Thème Réponses des Etudiants

De Chia H. (Taïwan).
Plusieurs magasins ont dû fermer en raison des mesures sanitaires, dont les petits commerces. Dans cette situation compliquée, certains marchands peuvent ouvrir quand même mais ils ne peuvent pas gagner assez. De plus, ils n’obtiennent pas de subvention suffisante du gouvernement pour garder leur fragile entreprise. Heureusement, quelques personnes ont organisé un événement virtuel pour propager une idée solidaire : aider prioritairement les petits commerces à passer cette difficulté inédite en achetant chez eux.

De Jo T. (Taïwan).
Même si on ne peut pas sortir librement pendant le confinement, j’ai trouvé qu’à travers les réseaux sociaux, les gens ont partagé leurs vies quotidiennes ou des informations importantes pour diminuer la distance. De même, chaque jour à la même heure, les habitants se réunissaient sur leurs balcons ou à leurs fenêtres, ils se saluaient et ils frappaient des mains pour encourager le personnel soignant. Il y avait aussi quelques personnes qui jouaient des instruments de musique afin qu’on puisse partager des moments ensemble.

De Anass (Italie) Pendant la première période de confinement, j’ai renforcé mes liens avec mes amis. On a eu l’occasion de discuter au téléphone et, en même temps, on s’est soutenus dans nos moments de difficultés.
De plus je me suis consacré à l’écriture, j’écrivais des emails à toutes les personnes qui souhaitaient les lire. Mon but c’était de montrer aux gens qu’après tout on n’est pas si différent qu’on le pense, et nos angoisses sont communes. Il faut voir les choses du bon côté puisque la vie est question de points de vue.
Pendant ce nouveau confinement, la solidarité est plus accentuée : par exemple, pour aider ma salle de sport, j’ai décidé de continuer à payer mon abonnement mensuel pour que la salle puisse continuer son activité


De Alain (Congo) J'ai cherché à rester en lien avec les autres et à m’entourer d’amis, c'est-à-dire ne pas me détacher, ne pas m’éloigner du monde. À ce moment-là, j’ai pu me sentir lié par des intérêts communs avec d’autres, avoir du plaisir à vivre ensemble et à nous aider mutuellement. Nous vivions l'unité et la fraternité dans la communauté.
Quand je suis arrivé en France, au mois de février 2020, je me sentais seul parce que je n'avais pas de famille à Paris mais il y avait des associations qui nous hébergeaient et donnaient à manger. Cela m'a vraiment ému. Et dernièrement, ici à Lyon, lors du mariage de ma grande sœur, j'ai vu comment l’Eglise à laquelle elle appartient était solidaire avec elle en lui offrant des cadeaux. C'était vraiment une famille !

De Delia Lopez B. transmis par Henri Chatouillot
Ici en Espagne il y a le confinement pareil à la France.
A votre question je réponds : Il faut être généreux et responsable, afin que nous soyons tous solidaires de tous. La responsabilité passe avant tout.

De Esmail N. étudiant iranien, transmis par Odette
Actuellement Il y a à l'université beaucoup d'étudiants étrangers qui étudient le français; parmi nous beaucoup sont seuls notamment à cause du coronavirus qui accentue l'isolement, l'inquiétude à l'université; il a influé sur nos relations personnelles
En ce qui me concerne, je pense que pour surmonter cette solitude, il serait efficace de communiquer entre étudiants par internet pour discuter et aussi être rassurés parce que nous sommes inquiets à cause de cette épidémie et surtout certaines personnes comme moi ont déjà d’ autres problèmes. Les relations sont limitées entre nous, mais internet peut nous aider à rester en relation.
Il y a d'autres activités que nous pouvons faire comme celles que je fais dans la ville où j’habite : je travaille comme bénévole dans une association et les relations que je noue, me permettent d'améliorer ma pratique de la langue français; mais pour ceux qui sont isolés du fait du corona et qui ne peuvent pas se déplacer, nous pouvons les aider en mettant en ligne sur Whatsapp les cours de nos professeurs .

De Nadia G. étudiante iranienne, transmis également par Odette
L'écologie et l'environnement occupent une place très importante dans la vie des hommes; ils constituent une des principales préoccupations des terriens.
On a besoin de faire des groupes solidaires et actifs pour proteger notre planéte par tous les moyens.Quand on est isolé, on peut les rejoindre pour mener des actions solidaires.
Quand on est solitaire on peut profiter des réseaux sociaux, des manifestations, du CPU, du bénèvolat pour connaitre du monde

De Ying F., étudiante chinoise, préparant le C2 du FLE et voulant commencer une thèse sur les sciences de l’éducation., transmis par Pierre Jacquier
Les humains sont des animaux avec des caractéristiques sociales ; donc, pour la pensée courante, ce n’est qu’en appartenant à un groupe que nous pouvons avoir un sentiment de sécurité et de satisfaction.
Cependant, nous avons tous le désir de nous retrouver “nous-mêmes” et de devenir des individus libres, en nous mettant à l’abri de la manipulation des autres ou du monde extérieur. Notre soif d’indépendance exige une certaine séparation du monde et des autres, ce qui entraîne que nous sommes obligés d’accepter la “torture” et les ennuis de la solitude dans le processus de recherche de “nous-mêmes”. Par conséquent, l’état de solitude n’est pas nécessairement un “fléau”, mais il peut être aussi l’occasion de croître et d’approfondir notre être. Apprendre à accepter cette existence, c’est admettre que “je” suis un individu indépendant et que “je” suis responsable de ma vie.
Bien que nous soyons tous des individus solitaires, cela ne nous empêche pas d’établir des liens intimes avec les autres. Nous avons besoin de leur attention et qu’ils occupent une place dans notre monde intérieur. Des relations significatives ne doivent pas nous priver de notre indépendance personnelle, mais doivent satisfaire notre besoin de trouver ce qui relie les individus entre eux. Lorsque nous apprenons à être solidaires, notre connexion avec les autres n’est plus désirée parce que nous sommes en manque de relation, mais parce que nous cherchons une réelle satisfaction.
“Pas seul”, “quelqu’un à accompagner”, “quelque chose à faire”, ces trois formules découlent des liens sociaux, et les personnes qui se rassemblent physiquement et qui sont submergées d’informations, sont cernées par leurs désirs et par leurs exigences. La résonance entre les esprits et la compréhension réciproque créent de l’émotion chez nous, mais peu de profondeur et le manque d’intérêt érode la vie. La nature profonde de l’individu est d’être solitaire : au lieu de perdre son temps en groupe, il vaut mieux apprendre à être solidaire avec soi-même et à vivre sa propre vie. Il n’y a rien de mal à être solitaire lorsque nous constatons que nous avons beaucoup de temps à notre disposition : c’est notre “jeton” pour nous améliorer.
La solitude est parfois le carnaval d’une personne, et le carnaval est parfois la solitude d’une foule

De Giula I., doctorante italienne,
transmis par Pierre Jacquier
Les nouvelles des désastres causés par les inondations de début octobre dans les vallées alpines entre la France et l’Italie ont ravivé dans ma mémoire le souvenir d’un acte de solidarité datant de mon enfance.
La nuit du 3 au 4 novembre 1994, la région d’Asti où je vivais a été touchée par une inondation qui a provoqué de grands dégâts. Dans mon environnement proche, la maison de mes grands parents, le bureau de mon père et ma crèche furent inondés et en partie submergés par l’eau et la boue.
A cette occasion, il y eut un grand élan de solidarité entre les habitants de la région, mais aussi, ce qui est plus remarquable, de la part d’autres personnes venues de toute l’Italie pour nous aider. Les enfants donnaient un coup de main dans la mesure du possible ; quant à moi, je n’avais que cinq ans ! La solidarité nous a permis de réparer les bâtiments et, en peu de temps, ils ont été rendus habitables.
Mais la solidarité ne s’est pas arrêtée là : des liens avaient été créés avec plusieurs régions et un grand nombre de personnes sont allées ensuite proposer leur aide à des zones touchées par d’autres catastrophes naturelles. Le fait d’être dans le besoin a sûrement fait naître l’envie d’aider les autres, parce que nous avons éprouvé ce que veut dire ne pas pouvoir s’en sortir sans aide extérieure

De Jono C, étudiante chinoise, transmis par Pierre Jacquier
La Covid a fait qu’on a besoin d’appliquer les mesures de confinement une deuxième fois pour cette année 2020. Non seulement la température baisse de plus en plus mais, pour certains, le moral chute de manière dangereuse. Heureusement, il existe de bons gestes de solidarité dans notre quotidien pour nous ensoleiller.
Pour les sans abris, l’actuelle situation est doublement dure. Moins de passants dans la rue signifie qu’il y a aussi moins de ressources pour eux. Je constate qu’il y a des personnes très humaines qui les approchent pour les soutenir. Ils leur posent des questions et leur apportent de la nourriture.
Dans mon souvenir, durant le premier confinement, il y avait beaucoup d’hôtels vacants et certains étaient réservés pour les gens ultra précaires. Je ne sais pas si c’est toujours le cas, je trouve que néanmoins c’est une très bonne action et cela ne gaspille pas de ressources. Il serait très dommage d’avoir plein d’hôtels vides et d’un autre côté des gens morts de froid dans la rue.
En revanche, mon amie parisienne vivait dans un 17m2, ce qui était très difficile durant le confinement ; ça peut atteindre l’esprit, d’autant plus qu’en tant qu’étranger on se sent déjà seule. Heureusement que l’une de ses amies partait à Limoges et lui a laissé son appartement de 60m2. Elle pourra mieux se concentrer sur son projet et retrouver un bon équilibre psychologique.
Les cours de sport gratuits par des réunions zoom sont également un bon exemple de solidarité. Tous les jours, j’ai l’occasion de participer à des exercices en ligne gratuitement. On se sent moins seule face aux autres participants par centaines et cela conforte notre moral.
Ainsi, il est important de rester humain et de s’entraider quelles que soient les situations.

De Jiahui, étudiante chinoise, transmis par Bernard Drutel
Solitude et solidarité:
Cette année, la Covid 19 nous attaque d’une façon sournoise et violente. Presque tous les pays dans le monde mettent en place le confinement pour lutter contre la pandemie. Cependant chacun n’est pas toujours accompagné pendant le confinement, beaucoup de personnes se retrouvent seules et doivent affronter cette situation.
Face à cette solitude, beaucoup profitent du temps retrouvé pour faire des activités qu’il n’ont pas le temps de faire habituellement et même de nouvelles choses qu’ils n’avaient jamais faites avant. En Chine, à Shanghai par exemple, les gens n’ont pas l’habitude de faire du pain, des gâteaux à la maison car tout peut s’acheter dans les magasins. Mais pendant le confinement, ils commencent à prendre du temps pour faire du pain, des gâteaux, des nouilles eux-mêmes à la maison. En France, durant le confinement, les gens commencent à lire, regarder des séries, passer du temps à la cuisine, prendre l’apéro de temps en temps entre amis sur Skype. Dans une certaine mesure, la solitude nous permet de retrouver du temps pour nous-mêmes.
D’ailleurs, nous n’avons jamais eu un tel engagement pendant cette période sanitaire. Dans plusieurs villes en Chine, des milliers de lits ont été construits dans les hôpitaux pour soigner les patients. Aux Etats-Unis et en Europe, certains fabriquent des masques de protection eux-mêmes avec des tissus pour les distribuer gratuitement au public. En Italie, pendant la pénurie de masques, certains chinois ont déposé des masques dans les boites aux lettres de leurs voisins.
En France, les universités proposent des aides sociales d’urgence aux étudiants et l’Etat aide ceux qui sont au chômage partiel. J’ai reçu les aides sociales d’urgence de la part de mon école : des masques, du gel hydro-alcoolique, du lait, du café, de l’huile, des pâtes, du riz. Cela m’a beaucoup touchée. On peut constater aussi une augmentation du nombre de bénévoles dans les associations, mobilisation individuelle ou publique en aidant un voisin à faire des courses, en improvisant un petit spectacle musical sur le balcon pour distraire ses voisins. En outre, pour ceux qui ne peuvent pas se retrouver avec leur famille comme moi durant le confinement, ils appellent plus souvent leurs parents et amis pour prendre des nouvelles et tiennent encore plus à leurs familles et à ceux qui leur sont chers car la vie est précieuse. Je profite de ce témoignage pour souhaiter une bonne santé à tous les bénévoles du CPU. Prenez bien soin de vous !
Amicalement Jiahui depuis Montpellier


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