Thème Réponses des Bénévoles

De Geneviève
Par romantisme et égoïsme, je suis solitaire; par « don de Dieu » , je suis solidaire.
C’est en communiquant de personne à personne que j’ai l’impression d’être la plus solidaire car la vie, les joies, les peines, les expériences, et les problèmes des autres me touchent vraiment. J’ai à cœur d’être positive et de les aider …si je le peux, bien sûr
Amusant, n’est-ce pas, pour une ex-instit : mon domaine d’excellence, c’est le bavardage, le partage des émotions et le rire ensemble pour chahuter la morosité de cette période si tristounette.
Bien sûr, au CPU, je fais de « la conversation française ». Je joue très souvent les prolongations hors les murs. Ainsi j’y ai noué de belles amitiés inter-âge et internationales, confinées « en distanciel » actuellement.

De David, 30 ans, bénévole au CPU
Avec nos vies bien remplies d’engagements professionnels et associatifs, on essaie toujours de bien figurer, d’être responsable et l’on oublie que si l’on tient debout, c’est parce que d’autres nous ont aidé à l’être.
En me posant la question de la solidarité, c’est vers l’isolement que divaguent mes pensées. J’ai été isolé, étranger plus souvent que je veux bien l’admettre. Pourtant, dans ces moments, des frères, des sœurs, des pères et des mères ont été l’instant de quelques heures ou de quelques semaines des soutiens qui m’ont aidé à briser la logique de l’isolement.
En septembre 2016, je suis parti faire un VSI, un volontariat de solidarité internationale à Bethlehem, une ville rurale d’Afrique du Sud. J’étais venu pour la solidarité, mais j’étais isolé ; je parlais mal anglais et ne pouvais comprendre l’afrikaans que parlaient les blancs ni le sesotho parlé par les noirs. L’évêque belge qui m’accueillait pouvait bien parler lentement anglais, cela n’était pas suffisant…
C’est là que j’ai rencontré Rose-Mary Orpen. Une célibataire de 87 ans qui se déplaçait en poussant un déambulateur et donnait des cours d’anglais à des enfants noirs de trois ou quatre ans dans le township, des adultes qui se préparaient au métier de profs, ou des Français qui peinaient à prononcer les idiomes de la langue de Shakespeare correctement. Deux fois par semaine, elle nous retrouvait et nous faisait lire des textes et nous reprenait avec fermeté et douceur. Elle nous faisait découvrir l’Afrique du sud en parlant de ses souvenirs de maitresse et de directrice d’école. Elle le faisait sans rien attendre en retour, ni argent, ni considération, tout simplement pour partager son savoir et ses qualités qu’elle avait dans un dévouement naturel, un don véritable loin de toute logique du dû.
Je n’ai donné qu’un seul cours au CPU jusqu’à présent, mais en le faisant, c’est vers cette figure de Rose-Mary que je me tourne et me rappelle ce qu’elle a fait pour briser mon isolement en me permettant de mieux comprendre les autres et de me faire comprendre. David, 30 ans, bénévole au CPU

De Bernard D.
Les temps de crises sont souvent générateurs de beaux élans de solidarités. L’infolettre du CPU et l’invitation à écrire qui nous est faite est une belle opportunité pour briser la solitude en échangeant des nouvelles avec les étudiants, les demandeurs d’asile et les bénévoles. Avec mes proches, nous essayons de créer des liens en partageant nos coups de cœur de lecture et en faisant circuler les livres que nous aimons. Je constate que les personnes seules de mon quartier ont besoin de parler et d’être écoutées, alors je leur porte quelques magazines, quelques légumes de mon jardin. Ceci crée une opportunité de rencontre. Une longue discussion, souvent univoque, commence alors , j’écoute patiemment et ainsi la solitude est rompue !

De Hélène G.
Voici une petite anecdote sur le thème de la solidarité.
Pendant le confinement de mars, une de mes amies, jouant très bien de la harpe, en a fait profiter sa voisine âgée par vidéo skype interposée. La veille dame était ravie de ces moments musicaux et mon amie a pu se remettre à la harpe alors qu'elle n'avait pas joué depuis bien longtemps !

De Chantal C.
Pendant toute la durée du premier confinement, j ai été impressionnée par le nombre de gestes spontanés de solidarité que j'ai vu jaillir autour de moi : petits mots dans l'ascenseur pour proposer ses services, prise en charge à tour de rôle des courses des personnes les plus âgées, constitution d'un réseau social pour fournir des repas aux SDF, fabrication de masques à la demande d'un médecin, etc.. . C'est tout simple mais cela donne du baume au coeur et cela fait taire la mssorosité ambiante.

D'Agnès P.
Voici une liste d’idées de ce qui doit être mis en route j’imagine, du point de vue d’une bénévole :
• rester en lien avec les étudiants du cpu : par téléphone, lire un petit texte (poème, conte ..) et ensuite échanger avec lui/elle
• maintenir une régularité dans les rv
• lui demander s’il/elle a besoin de quelque chose (aide administrative, soutien pour le travail universitaire ou autre) • valoriser le sentiment d’être utile : échanger des recettes par mail pour fabriquer des petits gâteaux/biscuits pour les porter par ex aux soignants à l’hôpital (pas loin du cpu !)
• être en contact avec d’autres bénévoles du CPU pour conseils ciblés (ex : FLE)
• et donc par ex : établir une liste de personnes ressources pour se soutenir entre bénévoles (par ex pour zoom mais pas que ) ..
• soutenir financièrement le cpu ...”
Quant à moi je continue personnellement à soutenir un jeune primo-arrivant apprenti qui apprend à lire, pas facile facile !!!!

De Pierre J.
S O L I D A R I T E . . . S O L I T U D E
Ma voisine est veuve, vit seule et marche mal ; je lui fais quelques courses et quelques travaux dans son jardin. Elle s’est brouillée avec ses filles ; ma femme va dialoguer avec elle mais surtout l’écouter longuement et assez souvent.
Je passe devant un SDF ; un petit billet, un sourire et un bonjour bienveillants entraînent un merci sincère de sa part. Echange furtif certes, mais plus chaleureux que le reçu fiscal –non négligeable !- envoyé par les secrétariats des ONG qui reçoivent mes chèques.
Solitaires ? Les froides statistiques nous apprennent que cinq pour cent environ de Français vivent dans la solitude. Il faudrait sans doute approfondir le sujet car il peut y avoir des solitudes choisies et heureuses. Sans parler des Trappistes, j’aime moi-même être seul dans le silence émerveillé qui s’installe dans tout mon être et dans mon entourage lorsque nous contemplons un lever de soleil à 4000m… et je le confie à ma voisine qui peut ainsi rêver.
Solidaires ? La Covid est-elle un stimulus ou un anesthésique ? Les relations virtuelles obligées en ces temps de pandémie ne sont pas sources de convivialité, et le confinement ne pousse pas à porter attention à l’autre. Il n’est pas facile de dominer l’information en continu qui peut donner l’illusion dangereuse que l’on fait parce que l’on sait. Cogito, ergo facio ? N’est-il pas mieux d’agir en toute discrétion selon le conseil de l’Evangile : Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, et de ne pas être à la pointe de l’information ?
Solidaires avec les solitaires ? La tâche est à première vue décourageante tant les besoins révélés par les ONG sont écrasants. Faisons alors comme le colibri qui participe à sa mesure à l’extinction des feux de forêt… Ecrit le 6 novembre 2020.

De Marie G.
Je ne suis jamais solitaire car je fais partie d’une grande fratrie et on s’appelle régulièrement, du sud, du sud-ouest et du nord. Passionnée par les oiseaux, je les nourris fréquemment et comme je demeure au 4è étage de mon immeuble, j’ai souvent de la visite, comme ce pigeon ramier qui est venu faire son nid près de mon laurier rose, en mai dernier.

 

De Selim L., bénévole étudiant à la faculté de médecine de Lyon-Est
Comment être solidaire quand on est solitaire (ou isolé) ?
- Les réseaux sociaux et internet : quand on est isolé, le seul contact humain possible peut se faire via les réseaux sociaux sur Internet. En effet, il existe des forums d'étudiants par exemple où ceux qui sont dans un même pays peuvent communiquer et prendre contact entre eux. Par ailleurs, il sera plus aisé de faire des groupes de conversation notamment sur Facebook qui déboucheront sur des appels vidéo. Ainsi, il est possible d'être solidaire quand on est solitaire ou isolé par l'utilisation de ces outils débouchant sur des rencontres et des entraides.
- Oser aller à la rencontre des autres : lorsqu'on est solitaire ou isolé, le sentiment de solitude peut nous affecter et avoir des répercussions sur les études, le travail... Ce sentiment est d'autant plus important si on est dans un pays étranger pour la première fois sans connaître personne. Mais, il doit y avoir des personnes dans cette même situation, c'est pourquoi il faut aller les rencontrer sur le lieu de travail ou à la faculté par exemple.
- Garder contact avec les amis et les proches : il se peut qu'à un moment, les amis et les proches rencontrées prennent des chemins différents des nôtres. Mais, il est important de garder contact avec eux car il se peut qu'ils soient tout aussi solitaires ou isolés. De plus, dans des moments de solitude, ces derniers peuvent vous remonter le moral, vous faire rire... La famille aussi peut jouer un rôle important dans cette situation. .



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