UTILISATION DE L'IA GENERATIVE
par Yves Livian
L'usage de l'IA générative se développant, certaines universités ont compris que, plutôt que de considérer ce phénomène comme une déviation douteuse, il était nécessaire d'en fixer les règles.
D'où la publication de « chartes » (quelle que soit leur forme).
Ce mouvement est général en Asie et en Amérique du Nord, plus disparate en Europe (et notamment en France).
Le principe général observable est que l'étudiant peut recourir à l'IAG sauf indication contraire du professeur, et à certaines conditions.
Les conditions d'utilisation pédagogiques de l'IAG sont détaillées dans le syllabus du cours (en parallèle, les enseignants sont incités par l'Université à être très précis dans ce domaine).
Exemple : UQAC ( voir https://www.uqac.ca/ressourcespedago/iag-declaration/ )
Ces textes contiennent des conseils de vigilance et incitent à l'esprit critique. Interrogez d'ailleurs par exemple Perplexity sur le « contenu des chartes universitaires concernant l'usage de l'IA », il vous répondra clairement.
Ces chartes indiquent parfois les types d'usage acceptés, voire recommandés (exploration, documentation, résumés..) et ceux déconseillés (innovation, rédaction complète…).Les correcteurs d’orthographe et de grammaire sont acceptés de manière courante, ainsi que la traduction (à condition d’être signalée)
Concrètement, l'autre principe général est en effet l'obligation d'une indication précise du recours à l'IAG. Cette indication peut prendre plusieurs formes :
-la note en bas de page : « A la question X Chat GPT version Z a répondu :AAA.. »
- d'une manière générale, la référence à un texte généré doit obéir à des règles formelles précises comme une référence bibliographique (voir la norme APA, 7e édition qui inclut maintenant l'IA) ;
- certaines universités fournissent un texte standard de déclaration (exemple : texte en annexe obligatoire pour tout doctorat à Zürich) ou préconisent les mentions à faire figurer dans le mémoire (en note de bas de page, ou dans la section « méthodologie »). Certaines prescriptions peuvent être détaillées : passage du texte concerné, type d'usage de l'IA, indication du modèle utilisé et de sa version, reproduction en annexe des « invites » utilisées (Exemples : Cambridge, Universités suisses…).Dans les conseils donnés, il y a aussi la question de la taille de cet usage ( usage ponctuel : accepté, usage général : déconseillé comme frauduleux)
Une série de web conférences (printemps 2025) sur « Transition numérique : focus sur l'IAG dans l'ESR » (www.amue.fr) retrace l'intéressante expérience d'élaboration de la Charte à l'Université d'Orléans.
Nul doute que la pratique d'écrire des « Chartes » à ce sujet ne pourra que se développer à l'avenir, compte tenu du recours croissant à l'IAG. Les Universités devront toutes être claires sur ce qui est acceptable ou non, et sur les conseils à donner tant dans les travaux de recherche de leurs enseignants que dans la préparation et l'animation des cours et le rendu des textes par leurs étudiants.Ce n’est pas le cas aujourdhui.
Des équilibres vont devoir être trouvés en permanence au fur et à mesure de l'avancée de cette technologie.
L'aspect « IA » ne fait d'ailleurs que s'inscrire dans un besoin plus général de règles relatives à l'intégrité scientifique dans le climat délétère actuel.
Y.F. LIVIAN 05/05/2025