COLLOQUE INTERNATIONAL SUR L'IA

PARTICIPATION DU CPU AU COLLOQUE INTERNATIONAL SUR L'IA ET L'INTEGRITE ACADEMIQUE (juin 2024)

 

par Yves Livian

(avec la collaboration de R.Laurini et M.N. Laroux)

 

 

 

 

L'opportunité d'un colloque international à Coimbra (Portugal) consacré aux questions d'intégrité académique face au développement de l'IA nous a fait formaliser, Robert Laurini et moi, le début de réflexion sur les changements dans le rôle du CPU face à l’IA entamé fin 2023.

 

En effet, de nombreuses questions se posent au CPU comme aux Ecoles et Universités face à l'explosion des possibilités de l'IA en matière de travail universitaire (*).

Peut-on utiliser des textes produits par l'IA dans un mémoire ? Quelles sources sont utilisées ? S'agit-il de plagiat ? Quelle est la qualité de ces productions ? Comment continuer à apprendre le français si l'IA produit directement de bonnes traductions ?

 

Nous avons interrogé entre janvier et avril 2024 douze étudiants et une dizaine d'accompagnateurs du CPU sur les usages de l'IA pour la rédaction des mémoires et thèses. Notre communication au colloque fait une synthèse de nos résultats et des intentions dans ce domaine.

Il est remarquable de noter d'abord que le recours à l'IA n'est pas aussi spontané ni général qu'on le croirait (comme il commence à l'être dans l'Enseignement Secondaire), certains étudiants exprimant même des réserves.

La majorité s'en sert comme outil de perfectionnement de la langue écrite surtout dans les correspondances quotidiennes (mails aux professeurs, aux administrations…). Un autre usage est l'approfondissement d'un sujet (un concept, une définition…) suite à une question ou une lecture. Peu l'utilisent pour leurs recherches bibliographiques (en dehors des bases de données habituelles).

Aucun n'a suivi de formation à l'usage de l'IA. Pour l'apprentissage de la langue, l'utilisation de l'IA constitue évidemment un grand changement.

Les pratiques de perfectionnement proposées par le CPU commencent à évoluer. Plutôt que de corriger un texte brut, le bénévole fait par exemple travailler des textes générés, les comparer, approfondir des mots ou des règles de grammaire…

La lecture à haute voix d'un texte généré permet aussi de perfectionner la prononciation, vérifier la maîtrise du vocabulaire, etc.

Une certaine redéfinition des pratiques d'accompagnement est donc en cours pour ceux des étudiants désireux d'utiliser l'IA.

Des règles d'intégrité devraient rapidement être fixées par les établissements universitaires (et par le CPU) (comme on le voit déjà en Amérique du Nord) et notamment pour la transparence de l'usage, l'indication des sources et la vérification des résultats.

Pour l'Enseignement Supérieur, en général, les défis sont nombreux, notamment en ce qui concerne la pédagogie, les évaluations des devoirs « à la maison », les partiels et la correction des mémoires.

 

Nul doute que ce colloque verra se dérouler des débats intéressants, dont nous pourrons faire un retour en septembre.

 

 

 

* Nos échanges avec le CISED à Saint-Denis montrent qu'ils se posent les mêmes questions. .

 


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