Que font les bénévoles
pour semer du bonheur autour d'eux

De Hélène R.
Je ne prétends en rien apporter du bonheur mais je pense avoir apporter du plaisir à mes 3 étudiants. Ils ont été très fidèles, ont beaucoup progressé et nous avons fini l'année devant des pizzas géantes et tout cela toujours dans la bonne humeur.!
Mais en réalité l'année n'était pas finie car après le départ de K., nous avons continué à nous retrouver au restaurant tous les 15 jours jusqu'au mois d'octobre et samedi, nous sommes allés au concert. Que des bons moments sympathiques !!
Si ces moments n'ont pas apporté du bonheur, ils nous ont apporté du bien-être et c'est beaucoup

De Philippe
Par la bienveillance et l’attention aux autres, seuls « outils » de paix à ma portée pour faire baisser le niveau des violences de toutes sortes qui défigurent notre humanité.
Exemple : Prendre le temps de comprendre les grilles de lecture du monde de mes interlocuteurs – et de leurs raisons −, pour transformer en échanges ce qui ne serait autrement que des confrontations de points de vue
.

De Gisèle
Le bonheur est compliqué, on ne le décrète pas. Tout au plus peut-on créer de petits moments de plaisirs qui y contribueront peut-être. Comme l’ont souligné mes étudiantes, c’est souvent par de petits gestes, du bénévolat, de l’écoute, un peu de don de soi. Il faut être modeste en la matière.

D'Elisabeth
Pour moi, la plus belle chose qu’on puisse échanger pour créer du bonheur, c’est l’attention et le sourire. Je l’ai souvent expérimenté en accostant, dans mon quartier, des gens qui avaient l’air de chercher quelque chose sur un plan. Les renseignements que je leur donnais sur un itinéraire, une belle chose à voir dans les environs, provoquaient immédiatement un sourire de gratitude. La rencontre donnait également lieu à un échange sur leur ville ou leur pays d’origine. Le bonheur était réciproque. Dimanche Ensemble était une belle occasion d’échanger du bonheur et des rires.

De HR.
Pour ma première année de CPU en 2021-2022, conversation niveau B1, j’ai eu 2 étudiants motivés, intéressés, persévérants : une vraie joie.

De Paul M.
Pour moi semer le bonheur c'est avoir toujours le souci d'aborder les gens jusqu’alors inconnus à qui j'ai affaire dans la vie quotidienne (vendeurs en magasins, chauffeurs de bus , préposés des administrations), non seulement avec un bonjour mais aussi un sourire; et ainsi, au-delà de l' utilité sociale et économique, je m'efforce de contribuer a créer des petits liens réciproques de respect et pourquoi pas de fraternité entre les personnes.

De Pierre J.
BONHEUR, quel mot porteur d’ambigüités ! Et cependant, lorsque Martin STEFFENS écrit Le petit traité de la joie, je lui avoue que je préférerais un traité sur le bonheur, parce que je crois qu’un cul-de-jatte peut être heureux (d’un grand bonheur) mais ne peut pas sauter de joie …
Alors ? Bonheur, joie, plaisir, satisfaction, épanouissement, sérénité… Je me sens en mesure de donner un peu de joie, de plaisir ou de satisfaction -ceci est concret et visible- à un proche ou à une connaissance amicale, en espérant lui apporter un peu de sérénité et l’aider à s’épanouir, mais je n’ose affirmer que je peux créer du bonheur autour de moi. Pourquoi ? Parce que le bonheur ressenti est un sentiment tellement intime que je ne peux juger du résultat de mes paroles ou de mes actes.
Semer du bonheur est toutefois possible : je m’exerce à la bienveillance en passant du temps avec une personne isolée et en portant attention aux autres ; je trouve normal une certaine générosité et l’aide aux nécessiteux ; j’essaie aussi l’empathie. Mais je ne sais si celui qui va bénéficier de (ou subir !) mes tentatives de convivialité, en retirera du bonheur. Ce serait prétentieux ou téméraire de ma part d’affirmer que mes éventuels actes gratuits pour les autres atteignent à coup sûr le cœur et l’esprit de ceux que j’aimerais rendre heureux. Puis-je vraiment savoir ou simplement sentir les effets positifs de mes attentions ?
L’ambigüité du mot bonheur vient d’ailleurs, à mon sens, du fait qu’il est souvent un boomerang de douceur en ce sens que celui qui sème le bonheur en attend en retour du bonheur et de la considération pour lui-même. C’est l’ambigüité du bénévolat et mon doute rejoint le sujet classique de dissertation Le désintéressement est-il possible ? … Je reste néanmoins dans une grande admiration envers Sainte Thérèse d’Avila qui était prête à céder sa place au ciel à un mécréant, ce ciel qu’elle passait toute sa vie à gagner.
Semer du bonheur, oui ! Mais le pape François dirait Qui suis-je pour prétendre créer du bonheur ?

De Alice M.C. J.
Créer du bonheur
Ce peut être, déjà en rendant visite à un autre, quel que soit son état, quelle que soit sa situation , pour dépasser avec lui le maelström des événements , en partageant avec lui une expérience.
Ainsi, de cette situation pratique , tragique, qui nous submerge, que pouvons-nous vivre ? Que pouvons-nous retirer, qui nous devienne une plus large connaissance, une richesse de vie .
On ne peut certes se prétendre le prophète des événements, ni leur interprète parfaitement lucide . Mais au moins amener chacun à parler , à nommer ce qu’il vit en personne , à travers ledit événement. Que suscite celui-ci, en moi, en toi, qui était enfoui, oublié apparemment et à quoi il importe de se confronter ? Qu’il importe de nommer , pour s’y reconnaître et en recueillir , avec l’autre, l’expérience . En faire une expérience partagée, partageable.
C’est en quoi le bonheur qu’on peut créer ne ressemble pas à une image d’Epinal, brodée d’éléphants roses ou brossée en présent chimérique . Mais il peut naître, à conférer au présent , vécu en ce lieu et en ce temps, une véritable épaisseur d’expérience vraiment vécue et partagée . À tel point que se passe, à deux ou à plusieurs, une bonne heure: pleine et pleinement partagée , dans la rencontre entre des êtres de parole . Des êtres noués par l’échange de leur parole, posée sur l’événement; des êtres qui ne soient pas seulement écrasés sous l’ immédiateté de leurs réactions ,émotionnelles et affectives, mais (re)devenus aptes à se nourrir de l’expérience de vie qu’ils font ainsi .
Le bonheur ? Ou un présent pleinement partagé, pleinement vécu, et compris, assimilé comme une connaissance de vie ? Le bonheur ou la bonne heure ? Le bonheur ou l’heur, l’art , la réjouissance , de vivre ce qui advient ?

D'une bénévole Ukrainienne
Près de chez moi se trouve un couple de Pologne. Ils n’ont pas de logement mais ils sont très positifs et savent comment, malgré leurs difficultés, sourire. Mon fils et moi sortons régulièrement de la nourriture pour eux et du thé ou du café chaud.A une époque aussi froide, cest une joie pour ce couple. J'ai un grand plaisir à faire quelque chose pour ces gens. Pendant la guerre en Ukraine, nous avons été longtemps sans chauffage,sans eau chaude, alors je connais cette souffrance. Le thé chaud était un grand luxe pour nous pour pouvoir nous réchauffer dans un tel froid.

De Bernard D.
Le bonheur c'est la paix intérieure. J'essaie d'être en paix avec moi-même et si je suis en paix avec moi-même il y a au moins un endroit en paix dans le monde et partant de là je peux semer un peu de paix autour de moi.

De Bernard H.
Quand je séjourne assez longtemps dans un village ou une ville, je regarde comment améliorer le savoir-vivre ensemble et la connaissance de l'histoire de ce village ou de cette ville par ses habitants, J'anime des activités avec les enfants, je dessine des portaits que j'offre aux habitants ou je passe du temps à parler avec les anciens qui aiment évoquer leur souvenir. Ce sont des activités qui font plaisir autant aux habitants qu'à moi-même !


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