PSEUDO-LOIS CELEBRES NON DEMONTREES ET LES DOCTORANTS

Pseudo-lois célèbres non démontrées et les doctorants
par Robert Laurini

 

Il existe de nombreuses pseudo-lois célèbres qui n’ont jamais trouvé de justification scientifique, mais qui sont souvent évoquées dans certaines situations. Essayons de voir en quoi ces pseudo-lois peuvent même être utiles dans le cadre d’une thèse. En effet, sur Internet, je suis tombé par hasard sur une liste de ces pseudo-lois et l’idée m’est venue de les appliquer au travail des doctorants.
La pseudo-loi de Murphy C'est probablement la plus célèbre de toutes ces pseudo-lois qui affirme « tout ce qui peut aller mal ira mal ». Elle est aussi appelée vulgairement parlant « loi de l’emmerdement maximum ». Toutefois, le message qui se cache derrière est plus positif qu'on ne pourrait le croire. En effet, même si un problème survient, il est nécessaire de mettre en place des mesures de sauvegarde et de sécurité. Quand un doctorant est bloqué dans sa recherche, il s’enfonce de plus en plus. Mais l’espoir reste permis.
La pseudo-loi de Hick Elle décrit le temps nécessaire à une personne pour prendre une décision en fonction du nombre de choix possibles. Plus le doctorant aura des pistes possibles devant lui, plus il mettra du temps pour se décider. Par conséquent, établir un choix atteignable et s’y tenir. Tergiverser fait perdre du temps. Cependant éviter de vous lancer tête baissée dans des impasses !
La pseudo-loi de Clarke La loi de Clarke stipule que "toute technologie suffisamment avancée ne peut être distinguée de la magie". Elle a été inventée par l'écrivain de science-fiction Arthur C. Clarke, surtout connu pour avoir écrit le roman et coécrit le scénario de "2001 : l'Odyssée de l'espace" (1968). La loi ne permet pas de prédire quoi que ce soit. Mais pour les scientifiques et les inventeurs, c'est une promesse : si vous travaillez dur, vous serez considéré comme un magicien ! En effet, si vous découvrez quelque chose d’extraordinaire ou d’inattendu, cela vous ferait passer pour une espèce de sorcier !
Le rasoir d’Occam, ou principe de simplicité Il affirme « Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? » En d’autres termes, c’est un principe de raisonnement selon lequel il ne faut pas multiplier les entités (les hypothèses, les notions) sans nécessité. Par conséquent, si l’on a deux explications, la plus courte sera choisie. C'est-à-dire qu'il est inutile dans une thèse de chercher une explication sophistiquée quand suffit une simple explication. Il est vrai que certains, pour faire savants, multiplie les termes abscons, les concepts impénétrables pour créer des raisonnements alambiqués, parfois sans convaincre.
La loi de Cunningham La loi de Cunningham stipule que le meilleur moyen d'obtenir la bonne réponse sur l'internet n'est pas de poster une question, mais plutôt une mauvaise réponse. L'idée est que les internautes sont souvent peu enclins à répondre à des questions, surtout s'ils les trouvent stupides. Mais les gens sont beaucoup plus susceptibles de ressentir le besoin de corriger instantanément une mauvaise réponse, donnant ainsi la bonne réponse. Dans les blogs, c’est une piste à suivre ! De précieux conseils de blogueurs pourraient venir éclaircir vos propos !
Le nombre de Dunbar Le nombre de Dunbar est une limite cognitive théorique au nombre de personnes avec lesquelles on peut entretenir des relations sociales stables. Aucune valeur précise n'a été utilisée pour le nombre de Dunbar, mais 150 est une approximation couramment citée. Appliqué à une thèse, s’appuyer sur plus de 150 références peut jeter un doute sur la maîtrise complète de chacun des ouvrages ou des articles cités.
La pseudo-loi des titres selon Betteridge Selon cette pseudo-loi, si un titre est formulé comme une question, la réponse est « non ». Cela repose sur l'hypothèse que si la réponse était un « oui » certain, l’auteur l'aurait présentée comme une affirmation. Mais en la présentant comme une question, l’auteur n'a pas à rendre compte de l'exactitude ou de l'inexactitude de la réponse. Disons brutalement que, dans une thèse, la rédaction d’un titre ou d’un sous-titre d’une thèse ou d’une partie ou d’un paragraphe sous forme interrogative est à prohiber totalement. Attention, la problématique ou la question de recherche doivent être elles rédigées de manière interrogative dont la réponse claire est donnée dans la conclusion, le corps de la thèse en étant la démonstration.
La pseudo-loi de Campbell Développée par le sociologue Donald T. Campbell, cette loi stipule que "plus un indicateur social quantitatif est utilisé pour la prise de décision sociale, plus il sera sujet à des pressions de corruption et plus il sera apte à déformer et à corrompre les processus sociaux qu'il est censé surveiller". Cette loi s’applique notamment à la bibliométrie, c’est-à-dire aux indicateurs de type « facteur d’impact des revues scientifiques », etc. Mais on peut affirmer que le facteur d’impact était vraiment valable avant son invention.
L'effet Dunning-Kruger L'effet Dunning-Kruger est un biais cognitif dans lequel les individus ayant de faibles capacités souffrent d'une supériorité illusoire. Ils ont tendance à évaluer leurs propres capacités à un niveau beaucoup plus élevé que la moyenne. C’est parfois le cas des doctorants et aussi de certains membres de leur jury de soutenance ! Le principe de Pareto

Le principe de Pareto est l'idée que 80 % des résultats d'une situation donnée proviennent de 20 % des actions. Pour la composition d’une thèse, 80 % du contenu sera relativement plus facile à rédiger que les 20 % restant, à savoir l’introduction, la conclusion, les résumés, les transitions, etc. En d’autres termes, pour la rédaction, commencer par le plus aisé !

 

Bien évidemment, de nombreuses autres pseudo-lois ont été énoncées. Recommandation : un doctorant, dans sa thèse, ne doit pas surtout pas concevoir de telles nouvelles pseudo-lois, mais plutôt de fournir de nouvelles connaissances à la société et surtout de les démontrer de les valider avec toute la prudence qui s’impose, afin qu’elles soient incontestables.


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