Un article d'Yves, accompagnateur de mémoires et de thèses

LA RENTREE UNIVERSITAIRE 2022 : QUELQUES DONNEES
par Yves Livian (30/05/2022)

D'abord les bonnes nouvelles : après l'interruption COVID, la mobilité internationale des étudiants a repris. Elle continue de s'accroître (+ 35 % en cinq ans). Les principaux pays d'accueil sont les Etats-Unis et l'Australie. Pour l'Europe, la Grande Bretagne et l'Allemagne devancent la France. La Russie, 5e pays d'accueil, risque de perdre son rang pour un bon moment

 

Les visas pour études délivrés en France ont augmenté de 25 % en 2021. On revient à la normale avant COVID aussi en ce qui concerne la délivrance des doctorats.

 

Mais il y a aussi des nuages noirs à l'horizon, qui sont liés aux faiblesses récurrentes du financement du système français d'enseignement supérieur.

 

D'abord le faible nombre de places en master.

Les 3 000 places promises il y a deux ans pour absorber les taux de réussite au bac n'ont pas été créées. Dans certaines disciplines en tension (droit, psychologie, STAPS…) il y a moins de places proposées cette année qu'en 2010 !

 

Car le nombre d'étudiants, lui, continue à augmenter : 73 000 étudiants de plus ( au total il y a huit fois plus d'étudiants en France qu'en 1950).Les taux de réussite au bac, dont tout le monde se félicite, a des conséquences dans les Fac !

 

Ensuite, l'insuffisance des recrutements d'enseignants : + 7 % en 20 ans, c'est peu face à la vague démographique. On a ouvert au recrutement en 2021, 2 000 postes, contre 3 000 dix ans plus tôt.

 

L'ensemble des enseignants-chercheurs titulaires en France ne remplirait pas (et de loin), le Groupama Stadium de Décines, pour s'occuper de 3 millions d'étudiants ! En langues et littérature, l'effectif est même en recul de 7 % en vingt ans. Globalement, le budget par étudiant a diminué de 12 % depuis 2008.

 

Et les départs à la retraite des enseignants universitaires vont augmenter de 59 % d'ici sept ans.

Un taux d’encadrement faible, des problèmes d’orientation, une sélectivité accrue…nos étudiants étrangers devront être encore meilleurs pour réussir !

 

Et donc une lourde charge pour l’accompagnement CPU !


Retour à l'infolettre