ETUDIANTS DU CPU
CE QUI LES A SURPRIS EN ARRIVANT EN FRANCE

Du rêve à la réalité


Voici le point de vue des étudiants chinois interrogés par Yanhui, étudiante en psychologie, dont le mémoire porte sur les agences intermédiaires chargées d'aider les étudiants chinois à préparer ou organiser leur séjour en France :

 

Ce qu'on imagine
de la France

La réalité

Les gens

Les gens sont toujours sympathiques.
Les hommes sont vraiment romantiques, ils sont toujours gentils et sympathiques avec les femmes.

En France, ce n’est pas tout le monde qui est gentil et chaque région est différente.
Les hommes sont plus timides que les femmes.
Les femmes sont plus déterminées.

La vie

La vie est vraiment facile.
Il y a les vins, les châteaux, de beaux garçons, de belles filles.
 

Il faut travailler ; il faut du courage pour s’insérer. On n’a pas le temps de visiter les châteaux. Les garçons et filles ont déjà des amis et ne sont pas faciles à aborder.

Les choses quotidiennes

On n’est pas stressé, on a du temps libre. On prend son temps pour boire un café et flâner l’après-midi.

Il y a toujours des problèmes à résoudre : avec la CAF, la banque, les titres de séjour, etc. Et quand on les a résolus, on reste souvent enfermé dans sa résidence au lieu de sortir.

L’efficacité et les délais

Comme en Chine, les problèmes peuvent se résoudre sans délai en allant sur place.

Pour tout, il faut prendre des rendez-vous. Il faut souvent attendre plusieurs jours. Même dans les services d’urgence, on doit faire la queue.

La politesse

S’il y a des personnes âgées dans un bus, les gens sont galants et leur donnent les places assises.

Souvent les hommes âgés veulent rester debout. Quelquefois ce sont eux qui donnent leurs places aux jeunes femmes.

Le bien-être

La France est le pays du bien-être. Tout le monde est heureux. Tout le monde mange très bien et vit très bien.

Les Français ne sont pas très satisfaits de leur vie.
Il y a beaucoup de grèves. Et il y a beaucoup de personnes dans la rue pour mendier.
Il y a également beaucoup de voleurs.

AUTRES TEMOIGNAGES

TING, étudiante Taïwanaise

Quand je suis arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle, j’ai vu le logo de la Tour Eiffel collé sur une vitre. La tour Eiffel avait des ailes, c’était très mignon, avec un beau « design ».

Puis j'ai vu qu'en France il y a beaucoup de personnes sans domicile fixe, à Paris surtout ; ça m’a surprise parce que la France est un pays développé. A Taïwan il y en a aussi, mais moins. C’est une véritable question pour moi : pourquoi y en a-t-il autant en France ?

A Lyon, j’ai été étonnée par les transports en commun. A Taïwan c'est plutôt le scooter et les voitures qui occupent des rues qui sont beaucoup plus larges.

BISARAN, étudiant Kurde Irakien

Il y a 4 ans j’ai vu un dessin animé où le cuisinier, Rémi, préparait une ratatouille, ça m’a donné envie d’aller en France pour en manger… J’aime bien la cuisine française et surtout la ratatouille.

Je fais des études sur l’histoire de l’art au XIX siècle, la France était le meilleur choix que je puisse faire pour mes études universitaires. Le système universitaire est gratuit, on peut suivre les enseignements de plusieurs spécialités et faire des stages pratiques. En Irak c’est très limité et uniquement théorique.

Ce qui m’a surpris en France, ce sont les paysages; la nature est très différente de celle de mon pays : il y a beaucoup d’espaces verts, différentes couleurs (cela me plaît car je fais de la peinture artistique), les arbres sont plus gros et plus hauts. Les couleurs sont nombreuses et très claires. Dans mon pays,les fleurs sont couvertes de poussière et les coloris sont plus uniformes et moins vifs.

J’apprécie à Lyon le système de transport en commun qui est fiable et bien développé. Dans mon pays il est difficile de savoir à quelle heure passe le bus suivant quand on en rate un ou quand on veut aller à un endroit et à une heure précise.

ALIMBAE, étudiante Comorienne

Je ne m’imaginais pas que Lyon était une si grande ville. Heureusement qu'il y a des bus, tramways, métro pour se déplacer.

Chez nous on vit avec les grands-parents, les tantes, les oncles et ça m’a surprise de voir qu’ici on vit souvent seul, loin des parents et de la famille. Chez nous, on peut être séparé, vivre dans des appartements différents, mais au moins on garde des liens. Ici, ce qui me choque, c’est qu’on envoie les grands-parents dans des maisons de retraite alors qu'ils nous ont élevés, et qu'ils ont tout fait pour nous. La vieillesse, c’est le moment de les garder, de prendre soin d’eux.

Mais il y a de bonnes choses. La manière de raisonner des Français est plus ouverte que chez nous où celui qui est différent est considéré comme une personne à part. Ici quelle que soit la couleur de la peau, la religion, la nationalité, on se voit et on collabore. Et même s’il y a des malentendus on reste proches !

TABALA, étudiante Brésilienne

Quand je suis arrivée, il faisait -2°, je n’avais pas de vêtements pour le froid, il neigeait…Le vent, le froid ça a été difficile parce que je ne suis pas habituée. Au Brésil le plus froid, c’est 10 degrés.

Pour moi la France est petite ! Elle a la taille d’une région du Brésil. J’habite à la Cité Ste Irénée et quand je l’ai dit à mon professeur du CPU, il m’a répondu : "C’est loin!". Ça m’a amusée parce que pour moi, c’est très proche. Au Brésil les distances sont très grandes parce que le pays est très grand. On trouve que c'est loin quand on a 1 ou 2 heures de trajet. Ici, je mets 15 minutes pour venir au CPU, ce qui est appréciable.

La manière de s’exprimer des Français est simple et logique. Au Brésil il faut toujours sourire et poser des questions redondantes car on fait comme si on ne connaissait pas la réponse à la question qui est posée. En France c’est plus direct, on n’aime pas répéter la même chose, même avec des phrases différentes.

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