Réponses des Etudiants

De Griselda, étudiante
La crise sanitaire est une situation très difficile pour tout le monde.
Pendant ce temps j’ai essayé de faire les choses que j’aime bien.
En particulier, quand cette crise sanitaire a commencé j’ai regardé plusieurs films et séries Netflix. J’ai regardé des dizaines de films qui m’aident à oublier la réalité où nous étions.
Aussi j’ai profité de cette période pour apprendre la langue française. Regarder la vidéo en français, lire des petits livres, des petites articles, était pour moi une bonne thérapie pour affronter cette situation.
Également, j’ai trouvé une bonne solution c’est de faire des promenades dans les parcs presque tous les jours.
Avec les gens que j’ai connus je suis sortie beaucoup pour profiter de la nature et de la vie.

De Ying F. étudiante chinoise
Je suis une personne active et optimiste et grâce à cela, j’ai beaucoup d’amis. Par conséquent, dans des circonstances normales, je devrais rarement être seule face à une crise. Cependant, je crois toujours fermement que la solitude est la nature profonde de l’individu. Dans ce monde, il n’y a presque pas deux âmes qui se correspondent parfaitement, et même s’il y en a, nous ne pourrons peut-être jamais les rencontrer. Vivre, c’est être seul ; exister, c’est être seul. Nous sommes nés pour être solitaires et il n’y a aucun moyen de faire face à ce genre de solitude psychologique ou morale. La solitude est innée ; ce que nous pouvons contrôler, c’est l’isolement. Toutes les difficultés ne peuvent pas être résolues à l’aide de forces extérieures, certaines choses doivent être affrontées par nous-mêmes.
Comment affronter au mieux l’isolement et la crise dans notre vie quotidienne ? Pour moi, c’est la lecture ! Cette solution est une bonne méthode de décompression. La lecture, c’est transformer l’isolement de la vie en un grand moment de plaisir. Les anciens chinois ont dit que des milliers de céréales, la maison dorée et la beauté étaient tout entier contenus dans les livres et la lecture. La lecture nous aide ainsi à en apprendre tellement sur la beauté et la vérité, que nous pouvons vivre une vie meilleure selon nos choix. Une autre sagesse chinoise nous montre que celui qui lit beaucoup fera naturellement preuve d’élégance. Tout ceci nous confirme que la lecture peut enrichir notre monde spirituel et, dans ce cas, l’isolement ne nous suivra plus comme une ombre. Pour les personnes riches d’une vie spirituelle, l’existence peut être extrêmement simple et ordinaire, mais leur cœur est comblé et généreux. Que ce soit dans la foule ou seuls, ils vivront une vie féconde, joyeuse et heureuse.

De Riho, japonaise
D’un point de vue général, je ne ressens pas beaucoup de difficultés dans l’isolement, parce que les recherches que je fais pour ma thèse de littérature ne sont interrompues ni par le couvre-feu ni par le confinement, contrairement à celles nécessaires en science ou en archéologie. Certes, ce serait mieux si je pouvais rencontrer mon professeur et discuter fréquemment avec lui, mais, aujourd’hui, nous pouvons passer malgré tout le même temps ‘à distance’ grâce aux nouvelles technologies.
C’est efficace, non seulement pour continuer mes études, mais aussi pour entretenir ma relation avec mes proches. Au Japon, l’année dernière, nous avons développé de nombreux moyens sur Internet pour profiter ensemble de la musique et de divertissements. Auparavant, j’allais souvent en boîte de nuit pour danser et boire avec des amis, mais maintenant, je peux danser et boire ( !) chez moi en France, en chattant en direct. C’est vraiment une situation heureuse pour moi. En outre, je passe du temps aux nombreux plaisirs que je préfère : les livres, les films, divers arômes, le tirage des cartes tarot, et bien sûr le vin, sport dans lequel les Français sont les meilleurs au monde ! Enfin, il existe beaucoup d’occupations que je peux avoir toute seule dans ma chambre.
L’activité créative rend notre cœur plus vivant et optimiste. Ainsi, avec un ordinateur, on peut dessiner et aussi créer des musiques par soi-même ; il y a des possibilités presque infinies. Pour me rafraîchir, il suffit d’ouvrir les fenêtres, de changer l’air et d’inspirer profondément. Dans chaque petit déplacement aussi, je cherche toujours quelques agréments : suivre les animaux dans leur course, contempler les fleurs, le ciel, etc., ce sont les ‘joies’ de mes journées.

De Giula, italienne
Lors du premier confinement, celui de mars/avril 2020, un 'vrai' au sens strict du mot, je n'avais pas trop le temps de penser à la solitude dans laquelle je vivais parce que j'étais alors en fin de thèse. Je passais les journées enfermée dans mon petit appartement, mais il faut reconnaître qu'en un temps normal, je les aurais passées enfermée à la bibliothèque !
La situation a été différente pendant les mois qui ont suivi, parce que j'avais beaucoup d'occupations qui occupaient ma vie. La technologie a été une bonne alliée dans ce contexte, et j'ai passée plusieurs soirée à dîner avec mes amis sur Skype. Cette présence par image était un peu triste, je l'admets, mais c'était le seul moyen pour passer du temps ensemble. De plus, j'ai dédié beaucoup de temps à la lecture. J'aime beaucoup lire, mais, la plupart du temps, je ne peux pas y consacrer trop de temps. Le confinement et les autres restrictions, comme le couvre-feu à 18h00, ont été en fait une bonne «excuse» pour reprendre une belle habitude que j'avais un peu négligée.

D'un groupe de débutants en fraçais
Je regarde des films en français (une majorité) une fois par semaine: De Funes est cité par plusieurs personnes.
Je fais le marché.
Je fais de l’activité physique à la maison et je vais courrir.
J’écris un livre à l’intention des malades d’un cancer, pour les encourager à faire face à la maladie.

D'un étudiant mexicain
J'essaie d'avoir un agenda tous les jours parce que, quand je n'ai rien à faire, je me sens fatigué de ne pas pouvoir faire les choses que je faisais avant cette crise.
J'aime bien les films et la cuisine; ainsi, je cuisine tous les jours, pour être détendu. Quelquefois, je fais des balades tout seul ou avec des collègues afin d'oublier un moment cette situation.
Je pense que si je fais des choses, l'isolement est oublié.

D'une étudiante taïwanaise
Face à la crise et à l’isolement dans la vie quotidienne, je cherche un rythme de vie plus régulier que celui que j’avais auparavant afin de ne pas laisser trop de temps à l’inquiétude. De plus, je fais des lectures chaque jour pour m’activer l’esprit et je fais la cuisine et le ménage pour réaliser des choses plus concrètes. Je contacte mes amis et me promène de temps en temps pour changer d’occupations. L’idée est de ne pas adopter une attitude pessimiste mais de donner un sens au quotidien.

D'un étudiant congolais
J'avoue que ce n’est pas facile d’affronter la crise et l'isolement, surtout pour moi qui suis demandeur d'asile.
Heureusement qu'ici en France il y a plusieurs associations qui nous aident à surmonter la crise, en nous faisant des dons de première nécessité, voire même de l'argent.
Moi, j'ai un peu de chance parce que je vis avec ma grande sœur ainsi que sa petite famille, c'est pourquoi je ne me sens pas vraiment isolé. Souvent je lis la bible pour ne pas m'ennuyer, et je passe beaucoup de temps au téléphone pour me distraire et savoir un peu ce qui se passe dans le monde.

D'un étudiant taïwanais
En ce qui me concerne, le confinement ou le couvre-feu fait naître en moi un sentiment de solitude. La vie en société, qui est plus limitée, me pousse à réfléchir sur le monde, sur ma propre vie et sur l’actualité. En outre, ce qui est plus important, cette expérience me permet d’apprendre comment vivre avec ma solitude qui est toujours un état personnel que l’on doit assumer depuis la naissance jusqu’à la mort. Ce n’est pas facile à atteindre mais nous pouvons nous entraîner beaucoup à faire de notre solitude une amie grâce à l’époque compliquée que nous vivons.


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