Réseaux sociaux : du bien et du moins bien
Avis des bénévoles

SYNTHESE
Les réseaux sociaux,
réseaux de confiance ou de défiance ?

theme28Assez peu de bénévoles se sont exprimés.
Il ressort une assez grande défiance, voire pour certains, une aversion à l’encontre des réseaux sociaux tels que Facebook.
Ceux qui les utilisent en font un usage modeste (de l’ordre d’une heure par jour environ) avec assez peu de diversité des outils utilisés, en comparaison des étudiants.
Ces réseaux sont d’abord vus comme un prolongement du téléphone et l’application la plus utilisée semble être WhatsApp et les messageries pour la communication avec les enfants et petits-enfants ou avec les anciens du CPU.
Certains cependant s'aventurent sur les réseaux sociaux pour chercher des informations, échanger des services, organiser des événements ou des réunions, partager des avis ou des adresses, ou entretenir des liens avec des groupes ayant des passions communes telle que la musique.
À côté de ces usages et de ces appréciations positives, les bénévoles émettent des critiques plus nombreuses et argumentées à l'égard de ces réseaux sociaux. Tandis que les étudiants mentionnent surtout les risques d’addiction, de fausses informations, de perte de temps, et de moindre disponibilité pour rencontrer les personnes physiquement, les bénévoles ajoutent à cette liste les biais introduits par les algorithmes qui pistent les usagers pour orienter leurs choix, le manque d’éthique et de régulation dans les propos échangés, ainsi que la superficialité des échanges où c'est la quantité des messages qui prime sur la réflexion et la qualité des contenus.
Omissions ? Il est étonnant qu'aucun bénévole ne cite les incidences des réseaux sociaux sur le comportement des jeunes : narcissisme exacerbé dans les échanges de photos et de vidéos, compétition de « like » et leur influence sur le moral et l’estime de soi, dispersion dans une vie davantage ancrée dans le virtuel et le distant, que dans le réel et le proche. On sait pourtant que les conflits et tensions entre parents et enfants liés à l'utilisation des réseaux sociaux et des smartphones sont nombreux au sein des familles. Mais on peut penser que la distance qui sépare nos étudiants de leurs familles leur évite de connaître de telles tensions.
Autre omission : Les bénévoles ne font pas remarquer que les réseaux sociaux sont un domaine où peuvent s’échanger des savoirs entre bénévoles et étudiants, les premiers aidant les seconds en français, et les étudiants aidant les bénévoles à utiliser ces nouveaux outils de communication, ce qui est particulièrement utile et appréciable en période de crise sanitaire...

Une suggestion en guise de conclusion :
Une certaine bénévole fait remarquer que l’infolettre du CPU peut être considérée comme établissant un réseau social de confiance entre ses membres, bénévoles et étudiants. Il faut donc inciter davantage les bénévoles et les éudiants à l'alimenter, à la lire et à la difuser !
MERCI à cette bénévole ! (note du rédacteur)

L'avis de Henri
Concernant ma femme et moi, nous utilisons beaucoup Whatsapp pour correspondre avec nos enfants et petits enfants, éloignés de Lyon; en particulier avec notre petit fils Malo qui fait sa troisième année de Sciences Po à Istanbul. Actuellement en vacances il a traversé la Cappadoce avec un camarade d’université et parcourt actuellement l’Egypte à vélo en logeant chez l’habitant, heureux de découvrir le monde.
Ma femme utilise beaucoup Facebook.
Temps consacré par jour: environ 30 minutes.

Avis de Bernard
Je passe peu de temps sur les réseaux sociaux, (moins d'une heure par semaine ) : seulement quelques messages amicaux sur WhatsApp,quelques échanges sur Linkedin, quelques interactions avec des thintanks bien spécifiques.
Ce qui est bien : la spontanéité des échanges, la communication instantanée, le partage d'idées et de connaissances nouvelles,
Ce qui est moins bien : la pauvreté des contenus, l'absence d'éthique et la violence des échanges sur certains réseaux sociaux grand public.

Avis de Geneviève
amisJ’utilise deux sortes de réseaux sociaux :
1- des réseaux utilitaires ….genre Association de voisin(e)s : On se rend des services ou on échange de bonnes adresses; ou bien je me mets sur Facebook ce qui me permet d’avoir régulièrement des nouvelles d’ancien(ne)s étudiant(e)s.
2 - des réseaux constitués de différents cercles d’ami-e-s que je connais, en qui j’ai une très grande confiance et qui ont une grande influence sur moi, par exemple mon cercle de copines.
Parmi ces cercles, le CPU, (donc l’infolettre), a un rôle particulier : ce «réseau social», me permet de préciser ma pensée sur des points précis et de prendre conscience de la pensée d’autres personnes, parfois éloignées de celles que j’ai l’habitude de côtoyer, mais qui sont engagées avec les mêmes valeurs que les miennes.
La difficulté pour moi est souvent d’afficher mon opinion « décalée » sans blesser quiconque. Je ne suis pas sûre d’y arriver toujours mais la vérité de la discussion et donc de mon engagement est à ce prix. J’ai besoin de cette vérité. A l’occasion, parfois, très amicalement, j’approfondis verbalement les échanges.
J’estime que je consacre aux "réseaux sociaux" 1H ½ par jour, en moyenne, par tranches de ¼ d’heure ou 20mn. C’est chronophage mais c’est devenu pour moi presqu’indispensable, à tel point que, maintenant, j’emporte mon ordinateur en vacances ! (Ça ne m’empêche absolument pas de carpe mon diem et de ressentir le vent dans mes cheveux ! ) La parole, qui nécessite du courage, des précautions, de l’empathie et des responsabilités, est un très grand privilège ! Elle permet à la société de faire des petits pas.

Avis d'Elisabeth
Je ne pratique pas les réseaux sociaux.

Avis de Corine
Personnellement je n’y suis pas et n’ai aucun temps ni désir d’y être, les inconvénients cités par les étudianrs étant la base de ma non présence sur les réseaux sociaux. 

Avis d'Hélène
En ce qui me concerne, j’ai une aversion pour les réseaux sociaux... Peut-être due à ma génération ???
Positif : permet d’être connectée et de suivre l’évolution du monde et de réagir en temps réel concernant certaines informations...?!
Négatif : impression d’être manipulée surtout concernant un certain nombre de fausses informations. Je n’ai pas toujours les moyens de pouvoir faire la part des choses entre vraies et fausses informations... De plus, j’ai l’impression que ce type de technologie permet d’exercer un contrôle social et suivant le type de gouvernement aux commandes... cela peut engendrer des dictatures de la pire espèce!!! Type “Big Brother” dans 1984 de George Orwell... En conclusion, je n’y consacre donc aucun temps.

Avis de François
Pour moi, le terme « réseaux sociaux » recouvrait un petit nombre d’outils utilisables sur ordinateur ou smartphone : Whatsapp que j’utilise avec bonheur et Facebook ou Twitter que je n’utilise pas et dont j’entends dire le plus grand mal.
Je dis « recouvrait » à l’imparfait car, grâce à la question posée par le CPU, j’ai changé d’avis après avoir effectué quelques investigations qui m’ont surpris. En effet, ce que j’avais en tête sont les « médias sociaux » (le terme réseaux ayant une signification plus large en sociologie). Même si ceux que je connaissais font bien partie des plus utilisés dans le monde ou en France, il y en a d’autres, soit que j’avais utilisés avec profit sans savoir qu’ils méritaient ce nom de médias sociaux (Youtube, Skype, Linkedin ou Viadeo), soit dont je n’avais que vaguement entendu parler (Messenger, Wechat, Instagram etc.).
D’après mon expérience, limitée donc essentiellement à Whatsapp et Youtube, les médias sociaux sont un outil formidable de partage d’information : par exemple sur Whatsapp une rapidité incroyable pour fixer des rendez-vous à plusieurs et surtout un dialogue irremplaçable avec mon fils et sa femme qui résident à Singapour et avec qui j’échange au quotidien photos et paroles, davantage qu’avec mes autres enfants résidant en France. Quelle révolution par rapport au temps où je résidais moi-même à l’étranger et ne communiquais avec mes parents qu’au rythme de lettres acheminées en une semaine ! En revanche Youtube est pour moi simplement un outil d’accès à des musiques ou des spectacles sportifs, je n’y vois pas d’aspect de réseau.
Mais comme tout outil technologique, les dangers ou inconvénients sont bien là : large diffusion d’informations parfois fausses mais plus souvent simplement tronquées ou commentées pour orienter les opinions. Ces défauts partent des algorithmes des moteurs de recherche sur internet, Google bien sûr, mais les médias sociaux amplifient sans vérification les biais de sélection et la rapidité de propagation des informations.
Mais c’est le manque de maîtrise de ces outils par les utilisateurs qui les rend vraiment dangereux, au point que certains spécialistes – Gérald Bronner, la démocratie des crédules, PUF, juillet 2009 - y voient un risque pour notre démocratie :
(i) la mise en avant de fausses informations est facilitée par des défauts de raisonnement largement partagés par la population bien que documentés par les scientifiques (confusion entre concomitance et causalité, mauvaise appréciation des statistiques, biais de proportionnalité, biais de confirmation, effet « Charles Fort » etc.),
(ii) les techniques de communication ne sont pas soumises à des valeurs éthiques et circulent sans validation (force des images, scénarisation de type « Othello », informations tronquées et temps d’incubation très réduit, concurrence trop forte entre les médias)
(iii) le comportement individuel ignore des principes éducatifs pourtant indispensables à la vie sociale (savoir distinguer les informations d’ordre public, privé ou intime, ne pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas pour soi-même), comme le souligne Jean-Marie Petitclerc dans une excellente conférence récente à l’espace Saint Marc qui recommande un certain nombre de mesures éducatives vis-à-vis de ces outils https://youtu.be/ApZd1yKHEo4

de Blandine, bénévole et étudiante en master.
Les réseaux sociaux ce que j'y trouve ?
Les avantages : aujourd'hui il me semble presque obligatoire d'être sur des réseaux sociaux pour être bien intégré dans la vie étudiante, pour parler avec ses amis, organiser des événements, ...
Les inconvénients : je me rends compte de la portée addictive des réseaux sociaux, en voyant mes amis qui, je trouve, les utilisent trop, et oublient de profiter simplement du moment présent et réel.
Moi-même, je les utilise environ 1h par jour : seulement pour répondre aux messages de mes amis et de ma famille et consulter mes mails.

de Pierre
Malgré plusieurs sollicitations, je ne fais partie d’aucun réseau social ! Pourquoi ? Ma réponse n’a pas varié depuis dix ans : ‘ayant un smartphone et un téléphone fixe, un ordinateur et une tablette, j’estime avoir assez de moyens de communications et pouvoir joindre ou être joint facilement, sans multiplier artificiellement les contacts stériles !’
Ma réponse fait facilement comprendre que je trouve les réseaux sociaux presque inutiles et même dangereux car ils transmettent trop souvent des réactions ou des informations irréfléchies, non contrôlées, avec parfois l’intention de tromper ou de nuire. Je n’y perds donc pas de temps.
Ceci ne m’interdit pas de communiquer par Whatsapp (essentiellement avec ma famille), qui n’est pas considéré comme un réseau social mais comme une application de messagerie. On m’oblige à communiquer par ce canal avec deux associations dont je fais partie, mais les messages que je reçois sont loin de me donner envie d’y répondre, tant ils sont des modèles d’inanités, écrits par des parangons de sottises !
Je ne nie pas l’aspect positif que Facebook, Linked’in et autre Twiter peuvent avoir, dit-on. Mais je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure façon d’inclure quelqu’un dans une ‘communauté’, tendance à la mode…. Et le seul Donald Trump me ferait fuir ce type de communication si je le pratiquais, le pape François le rachetant un peu.
Enfin, je préfère mettre cinq ans à ‘créer’ un ami, suivant la philosophie du Renard du Petit Prince, plutôt que dix mille ‘amis’ ( ?) en un clic…
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L'avis de Geneviève
Quand je ne faisais pas partie du « comité de l’infolettre »…je me demandais comment marchait le CPU. Vulgairement exprimé : je voulais savoir « où je mettais les pieds ». Pour moi, c’était très important pour savoir si le CPU était « un réseau de confiance". Vous avez réussi mon test avec mention.
A mon avis, les étudiants étrangers ne lisent pas spontanément l'infolettre. Quel dommage! J'ai eu dernièrement la visite de mon petit-fils de 17 ans : sa façon de communiquer n'a plus rien à voir avec la nôtre. J'ai retrouvé un Email intéressant d'une étudiante chinoise qui m'avait demandé de corriger son mémoire alors qu'elle faisait un stage chez Veuve Clicquot.
Si on ne veut que communiquer entre nous....l'infolettre est presque parfaite ! Par contre, je pense que si on veut communiquer avec les jeunes, il faut absolument leur demander des conseils; on ne peut absolument pas s'en passer ! Rappel: Nous avons tous ....70 ans et +....! Nous ne pourrons communiquer avec les jeunes que si certains d'entre eux acceptent de participer à l'infolettre.

A la suite de cet avis, Geneviève et son mari Jean-Paul illustrent par un échange fictif le pistage des usagers par un acteur majeur des réseaus sociaux:
Tchatche de notre couple avec Madame Google pour créer une carte de vœux :

Etant de grands parents voulant être à la hauteur de nos petits-enfants, nous avons décidé d’utiliser les Nouvelles Technologies pour créer une carte de voeu et nous nous sommes faits conseiller par le web.
Ci-après la transcription de nos échanges avec Madame Google.
Nous : Bonjour, c’est SuperCard-on-the-web.fr ?
Le web : Non ici c’est Madame Google
Nous : Alors, nous nous sommes trompés d’adresse internet !
Madame Google : Non : nous avons racheté SuperCard-on-the-web.fr, ainsi que joliecarte.com et ouahcartes.net.
Nous : Est-ce que vous pouvez nous aider à préparer un message de voeux pour notre famille et nos amis ?
Madame Google : Oui, mais nous devrons nous contenter de vous donner quelques suggestions générales, car, vous le savez, nous sommes très stricts à ne stocker aucune information personnelle de nos clients.
Nous : Que nous suggérez-vous ?
Madame Google : Vous pourriez commencer par présenter les cours de français que Geneviève continue à donner aux étudiants étrangers lyonnais au CPU. Et pourquoi pas leur proposer de profiter (en 10 minutes) de l’ambiance de votre soirée de Noël avec 6 pays et 4 continents sur notre chaîne Youtube https://youtu.be/SYMon1-9bnE
Nous :Mais ce lien n’est pas en accès public !
Madame Google : Mais vos vœux vont être transmis à la famille et aux amis ! Donc quel est le problème pour que je vous rappelle le lien ?!
Nous : Effectivement : où avions-nous la tête ?
Madame Google : Pour Jean-Paul, il faut bien sûr citer les conférences qu’il organise dont on peut voir les vidéos sur confluence-des-savoirs et sur celui des Amis de l'Université. Il parait que 2020 va être l’année d’expérimentation de conférences en multiplex.
Nous : D’accord !
Madame Google : Vous pourriez dire aussi quelques mots de vos voyages : Google Maps a recensé 188 connexions en 2019, dont beaucoup en Normandie en juillet août. Et vous prévoyez un voyage à Saint-Pétersbourg et à Vilnius en mars … et par ailleurs, sans doute, quelques jours à Bourges ?
Nous : Comment le savez-vous ?
Madame Google : Pour la Russie et la Lituanie, vous avez demandé un visa et réservé des places d’avions et des hôtels; et pour le Berry, vous avez emprunté et gardé plusieurs semaines un épais livre sur la vie de Jacques Coeur à la bibliothèque municipale de Lyon !
Nous : Nous pouvons aussi rappeler que nous avons 2 filles (une à Lyon et une à Paris) et 4 petits enfants (un de 20 ans en IUT à Chambéry, un de 17 ans en terminale à Villefranche sur Saône, un de 8 ans en CE2 à Alfortville et le petit dernier Gaël, 1 an et demi.
Madame Google : Comme vous le savez nous nous interdisons de garder des informations personnelles, mais je vous signale quand même que d’après le site de la crèche d’Alfortville, Gaël est né le 13 octobre 2017, il a donc 2 ans et demi et est donc en dernière année de crèche.
Nous : Le plus simple pour terminer est que nous mettions une photo de la famille ;
Madame Google : une photo de famille, quelle horreur !!! Pourquoi pas faire de la reconnaissance faciale tant que vous y êtes !!! Comme je vous l’ai rappelé en début d’échange, jamais nous ne gardons des informations personnelles de nos clients !!!
Nous : Vous avez raison : nous allons nous contenter de rappeler notre adresse (xxx rue Alfred Fxxx 69000 Lyon) et d’offrir une peinture de Salvador Dali.
Madame Google : Voilà qui est plus sérieux, mais je vous signale que vous avez fait une erreur : votre adresse est xxx rue Albert Fxxx 69000 LYON et votre téléphone 04 YY ZZ 61 61.

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