Interview d'une doctorante

 

Interview de Maria Grace , mexicaine, doctorante en philosophie..

MariaGrace

Pourquoi as-tu décidé de venir faire une thèse en France ?
Je suis de Guadalajara au Mexique et pour faire un doctorat en philosophie, il faut trois langues. Parlant espagnol et anglais, comme j’étais attirée par des philosophes français, j’ai décidé de venir en France. Autrement, j’aurais pu choisir d’aller en Allemagne.
Ce qui m’intéresse, c’est le carrefour entre la philosophie, l’éthique, l’esthétique et l’anthropologie. J’ai donc eu la chance de m’orienter vers le problème de l’usage social des plantes médicinales traditionnelles. Et j’ai trouvé à Lyon, un professeur de philosophie que ce problème intéressait.
De fait, c’est une thèse avec deux encadrants, un Français et un Mexicain, dans deux disciplines, la philosophie et l’anthropologie.
La première année au Mexique, j’ai fait une étude de terrain sur la phytothérapie plus précisément autour les usages sociaux des plantes médicinales traditionnelles. Ensuite à Lyon, j’ai attaqué le problème de la médecine collective au sens où on l’emploie en Amérique Latine dans un sens de colonialité (théorie qui s’occupe de la hiérarchisation entre les peuples et leurs conséquences) et les éthiques du care. En d’autres termes, ma thèse porte sur une approche globalisante, non pas seulement de la santé, mais de la vie. Je compte achever ma thèse en décembre 2021.

Quelles ont été les difficultés de ton intégration en France ?
Quand je suis arrivée, je maîtrisais mal le français et cela m’a conduite à comprendre l’importance des gestes et des postures, bref le langage non-verbal des Français. Cet aspect a véritablement été un choc culturel pour moi. Maintenant, je parle mieux le français, et j’aimerais rédiger dans une belle langue.
Une pratique que je ne maîtrise pas tout à fait est celle des bises : les règles en France me semblent pas être les mêmes que celles au Mexique, d’autant plus qu’on m’a dit que c’était différent selon les régions !

Que penses-tu faire après ta thèse ?
J’aurai la possibilité de postuler dans une faculté de philosophie au Mexique. Mais j’aimerais surtout faire des études-pratiques transdisciplinaires pour tout public, par exemple sur des questions comme celles que l’anthropocène réfléchi. Mais les étudier non pas par des paroles, mais par des voies artistiques, car je pense que l’art permet de mieux s’exprimer que l’usage courant des mots.

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