Ce que j'ai reçu et voudrais transmettre.
Réponses des étudiants

Nous présentons les réponses par pays d'origine bien que ce ne soit pas un critère très pertinent car les réponses se réfèrent davantage à des histoires et des contexes familiaux particuliers et/ou se recoupent d'un pays à l'autre.

La plupart des étudiants sont très admiratifs de leurs parents, de leurs qualités morales, de leur exemple, de leur soutien (on s'y attendait !)
avec quelques rares critiques : des parents trop peu présents (mais il y a heureusement les grands-parents, les professeurs et les amis), et des reproches dans certains domaines de l'éducation comme trop de sévérité ou le manque d'éducation sexuelle.

Très peu d'étudiants mentionnent ce dont ils ont pu hériter de façon matérielle ou concrète comme : la vie et la santé, des avoirs matériels
(une japonaise cite cependant l'argent reçu des parents, une autre, des livres...), un environnement physique et culturel, des institutions (éducatives, médicales, politiques, écologiques...), des découvertes scientifiques et techniques, etc.

Dans ce qu'ils veulent transmettre, certains se préoccupent de biens concrets comme la préservation de la planète et des animaux, mais la très grande majorité citent surtout les valeurs morales reçues dont la religion, ainsi que les biens immatériels comme l'amour, l'amitié, la paix, la liberté, la confiance, le sourire, l'enthousiasme, l'autonomie, le souci de l'économie, certains goûts et pratiques sportives ou culturelles, etc.


CHINE
Le respect, une vertu citée de nombreuses fois

Un étudiant : La chose la plus importante que j’ai reçue de mes parents est «le respect ». Parce que mes parents m’ont donné assez de respect, c’est pour cela que je peux moi-même faire des choix dans la vie.
C’est aussi le respect qui m’a apporté beaucoup d’amis. J'aime les accompagner, discuter avec eux et entrer chez eux quelquefois dans l’année, parce que je pense que c’est le temps qu’on passe ensemble qui transmet l’amour.

Un étudiant : L'autre jour, j'avais le cœur troublé. Je me suis tordu le pied, et j'ai loupé mon train... Bref, rien n'allait dans la journée. Mais quand j'étais sur le point de commencer à me plaindre, j'ai vu une petite fille de 4 ans. Elle me regardait avec son regard pur et m'a donné le plus merveilleux sourire du monde. Tout d'un coup, j'ai été touché, je sentais que ce que l'homme possède de plus précieux, c'est le sourire. Ce jour-là, j'ai décidé de ne plus râler et de transmettre son sourire à toutes les personnes que j'allais rencontrer dans le reste de ma vie.

Une étudiante : J’ai reçu beaucoup de mes parents et grands-parents, et récemment, d’un ami. Mon grand-père travaillait encore à 71 ans, laissant seule grand-mère à la maison. Maman allait la soutenir. Ça m’a appris le sens du respect des personnes âgées.
Et à l’EM Lyon où j’étudie, j’ai croisé un ami qui m’a marquée par sa disponibilité d’esprit. Modeste, cherchant toujours à proposer, jamais à imposer, il me donne le goût de l’autre.
Mes parents, ma mère surtout, m’ont appris à gérer ma vie, à sortir, à voyager, à rencontrer, à tenir mon budget, à résoudre les problèmes, sans me plaindre.
Du coup je désire transmettre la liberté de choisir sa vie et de s’ouvrir aux autres, avec le goût des langues.

Une autre étudiante : Trois acteurs ont compté : mes parents, une grand-mère, et une amie rencontrée quand j'avais 10 ans.
Pour papa et maman, deux choses comptaient : une bonne santé, physique et morale, et les notes à l’école. Il fallait réussir !
Ma grand-mère m’a donné son goût pour l’histoire de la Chine et pour la culture en général. L’amie m’a appris l’amitié. On communique encore maintenant.
Alors à mon tour, j’aimerais transmettre ce goût pour la culture et l’histoire, entre autres. .

Un étudiant : Ce qui est le plus important dans ce que j’ai reçu de mes parents, c’est d’être économe. Je l’ai appris avec ma mère, c’est-à-dire dans une situation où nous n'avons jamais eu beaucoup d’argent. Le fait d’être économe nous permet d'avoir un niveau de vie suffisant. C’est une éducation très positive pour les enfants.
Je veux transmettre à mes enfants cette attitude positive pour se battre contre les difficultés et les échecs.


Une étudiante : Je suis fille unique et mes parents s'inquiètent quand je m'éloigne pour partir en vacances, poursuivre mes études ou travailler, mais ils me laissent faire ce que je veux.
Au lycée, un professeur a su augmenter ma confiance en moi: j'étais une bonne élève dans toutes les matières sauf en physique. Mon professeur m'a donné beaucoup d'exercices que j'ai faits avec son aide et, finalement, mon niveau s'est amélioré.
A mes enfants je voudrais transmettre le respect pour les gens âgés et la politesse, et surtout l'enthousiasme pour la vie. J'aimerais que l'on garde le mot enthousiasme car c'est exactement ce que dit cette expression qui dépeint bien la vie tout entière! et qui rend heureux bien plus qu'un niveau de vie élevé. J'aimerais aussi faire voyager mes enfants à l'étranger et leur faire découvrir d'autres cultures.

Autre étudiante : Depuis l’enfance, mes parents espèrent que je serai une personne généreuse, « Sois gentille avec les autres et ne nous afflige pas », me disent-ils, parce qu’ils pensent que la générosité peut être récompensée.
D’autre part, les enseignants à l’école nous inculquent des idées comme « Le savoir change la vie ». De tels leitmotivs sont répétés du primaire au secondaire. Tous les élèves chinois travaillent dur pour vérifier ce dicton célèbre des enseignants chinois. Je ne sais pas si c’est la vérité, mais ce que je sais c’est que toute occasion et décision peut changer effectivement nos parcours de vie.
Pour ce que je désire transmettre aux autres, cela dépend des circonstances dans lesquelles je suis, de ma position par rapport aux personnes concernées, de qui il s'agit, de la relation qu'il y a entre nous, de quel genre de besoin ils font état. Et j'essaye de réagir de manière appropriée.

Une étudiante chinoise : La chose la plus importante que j’ai reçue de mes parents et éducateurs, c’est la confiance.
Autrefois, ça me faisait très mal quand j’entendais : « Elle n’est pas capable de faire telle ou telle chose ». Avant de commencer, j’étais donc découragée. En plus, parfois, moi aussi je le croyais ! Alors, de plus en plus, je croyais que j’étais nulle en tout. Je n’osais rien faire ! …
Mais il y a toujours eu quelqu’un pour me dire : « Mais si, tu peux le faire ! ». Il m’a fallu longtemps pour en prendre conscience. Aujourd’hui, grâce à mes parents, à mon entourage, je progresse. Pour moi, c’est un point de départ important. Et pourtant, je n’ai pas encore assez confiance en moi. J’ai besoin du soutien de l’autre.
A mon tour, la seule chose que je voudrais transmettre, c’est la confiance. Bien sûr, on ne peut pas faire confiance à n’importe qui, mais je pense qu’avec le temps, on peut discerner. Mais comment dire à l’autre que l’on a confiance (en elle ou en lui) ? Personnellement j'essaye de l’encourager à tout moment dans chaque petit progrès qu'il (ou qu'elle) fait.

Un étudiant : Comme mes parents sont agriculteurs, la première chose que j’ai reçue de leur part et que je veux transmettre, c’est d’être diligent et travailleur. Quand j’étais enfant, on m’a éduqué pour être travailleur. De ce fait, je faisais le ménage, la cuisine après la sortie de la classe. Je nourrissais les cochons et les chevaux alors que les autres garçons de ma classe regardaient la télé.
La deuxième chose que je veux transmettre, c’est l’indépendance. Comme j’ai été mis en pension depuis que j’ai eu dix ans, je devais m’occuper et prendre des décisions moi-même. Grâce à mon indépendance, je vais de plus en plus loin. Aujourd’hui, je fais mes études en France, tout seul..Et en même temps, je sais comment prendre soin de mes amis qui ne sont pas aussi indépendants que moi.
Enfin, la dernière chose que j’ai reçue, c’est le savoir–vivre. C'est-à-dire la façon de se comporter selon les circonstances. J’ai appris les bonnes manières de la part de mes parents.
Je me félicite d’avoir reçu tant de valeurs de mes parents. Ça m’aide beaucoup, surtout depuis que je suis en France où c’est totalement différent de la Chine !

Un étudiant scientifique : Mes parents m’ont encouragé à faire des études par des cadeaux, et mon grand-père à devenir «courageux ».

Un étudiant : Mes parents ont travaillé dans l'administration et le gouvernement chinois. Du coup, ils n'ont pas pu aller à l'étranger pour voyager, travailler ou étudier facilement. Cette fois, c'est la première fois qu'ils vont décovrir l'Europe. Avant les années 50, ce n'était pas possible.
Mes parents ont eu une très bonne éducation mais ils sont toujours restés en Chine. Mon père m'a toujours dit : il faut voyager ou étudier dans plusieurs endroits du monde pour avoir une connaissance et une ouverture internationale. Du coup, pour moi, le plus important dans ma vie est de faire ce que je veux, mais sans faire de dommages aux autres.
Quant à dire ce que je veux transmettre, je ne sais pas: peut être que c'est le sens de ma vie. ;)))))

Une étudiante : L'indépendance. Mon père a été envoyé par son entreprise au Japon quand j'avais 5 ans. Il est resté au Japon pendant 8 ans. Pendant cette période, et à cause du problème de visa/carte de séjour, il n'avait pas de compte bancaire, il ne pouvait pas envoyer de l'argent à mère. Cette dernière a été obligée de chercher un travail pour gagner notre vie. Cette période a été très difficile pour nous. Nous étions obligées de payer en petite monnaie. Depuis ma mère a gardé son propre travail. Elle m'a dit qu'il ne faut pas compter sur quelqu'un d'autre.
Qu'est-ce que je désire transmettre à mon tour? Ne pas avoir peur de relever des défis !.

JAPON
Des découvertes concrètes

Une étudiante : : Il y a beaucoup de choses que j'ai reçues, mais je crois que la chose la plus importante que j'ai reçue d'eux c'est l’argent, parce que dans le monde, on ne peut pas faire quelque chose sans argent. Si mes parents ne me donnaient pas d’argent, je ne pourrais pas manger, étudier..
Après, plus tard, j'espère gagner moi-même ma vie. Quand j’étais petite, on me disait : « L'argent est très important pour la vie. Tu ne peux pas dépendre des autres ». Donc l'une des choses les plus importantes à transmettre, c'est l’argent.

Une étudiante : J’ai surtout reçu de quelques ami(e)s d’enfance. En effet, papa et maman étaient très pris par leur travail. Alors j’étais au calme et un peu abattue, en quête de détente. Ne trouvant pas de place pour l’amusement, ce sont des amis qui m’ont portée quand j'étais enfant, alors que j’étais gardée par mes grands-parents maternels.
Maman travaillait pour TV5Monde (où on parle un peu français). Peut-être est-ce ce qui m’a fait venir en France ?
De tout cela, j’ai reçu le désir de transmettre le sourire, et, allez savoir pourquoi, le goût de lire !

Une autre étudiante qui va faire des études de joaillerie: Ce que mon grand-père m’a apporté, c’est l’importance d’être précis. Comme il était charpentier, son rangement était beau et impeccable. Il pouvait dire où tout était rangé précisément. Quand je regardais dans ses tiroirs, toutes les choses étaient rangées correctement. Il n’y avait rien d’inutile. Sur les cartons, il y avait des étiquettes où était noté ce qu’il y avait dedans.
Bien que n’étant alors qu'une petite fille, j’ai compris que bien ranger les choses est une des qualités importantes pour fabriquer une grande chose. A mon tour, comme je travaillerai manuellement, je voudrais être précise. Et si j’ai des enfants, je leur montrerai mon bureau...

TAÏWAN
Des ouvertures sur le monde et un esprit d'indépendance

Une étudiante : Dans ma famille, j’ai été élevée comme un garçon. Mon père m’a emmenée voir des matches de foot. Il m’en a expliqué les règles et à partir du Mundial j’ai découvert le monde les différents États représentés par les équipes. J'ai compris l’intérêt de l'histoire et de la géographie. Ma mère aussi me faisait découvrir à la maison l’histoire et surtout la géographie.
Alors que j'avais à peine 6 ans, mon père me lisait de la littérature grâce à une collection de 60 ouvrages réunissant les grands classiques « du monde entier » publiée à Taiwan. Chaque fois que nous partions en voyage, mon père les emportait. C’était très lourd… mais très important ! Mon père aimait beaucoup me parler de la littérature et de la poésie chinoises.
A 9 ans, mes parents m’ont emmenée assister à la comédie musicale Notre Dame de Paris donnée en français à Taipeh. Étudiante à Taipeh, quand je me suis retrouvée seule à l'Université, ma sœur qui vivait aussi à Taipeh a éveillé ma curiosité et mon intérêt pour les gens à travers l’art contemporain (elle est commissaire d'exposition d'art contemporain). Elle m’a encouragée à regarder ailleurs. Regarder ailleurs, c’est ce que tout le monde ne fait pas : par exemple étudier le français alors que l’université attire vers l’anglais. Découvrir des artistes, c’est apprendre à regarder par soi-même. Ma sœur m’a aussi beaucoup aidée pour faire mes choix d’études en français.
Grace à mes parents j’ai aussi étudié le piano pendant 10 ans. J’ai dû cesser car je n’avais pas de piano pour travailler. En résumé, mon éducation a surtout été de m’intéresser aux gens et aussi de les aimer ! Mes propres amis ont beaucoup d’amis de tous les coins du monde.
A Paris, j'ai un ami français, Yann (72 ans), qui écrit bien le chinois et l’étudie tous les jours. L’art et la culture font partie de sa vie. Nous nous écrivons en chinois et je me sens très proche de son esprit.
Ce que je souhaite transmettre dans mon pays : la JOIE, la tolérance, l’intérêt pour les gens, et puis la musique et les langues. Maintenant je veux apprendre l’espagnol ! pour vivre à Barcelone après 2 ou 3 ans passés en France.

Une étudiante : Petite, j’étais rebelle, m’a-t-on dit, avec un besoin de beaucoup d’espace !
De mes parents j’ai reçu le goût d'être responsable et de tracer mon propre chemin. Mon père, cuisinier, et ma mère, qui travaille avec lui, y sont pour beaucoup.
Sans doute cela met en moi le désir de donner aux autres la liberté de parler, de penser, et de les aider.

Une étudiante : Ont beaucoup pesé dans mon enfance ma mère, ma maîtresse d’école et un prof de lycée.
Enfant unique d’un père avocat et d’une mère comptable, pour moi la société de mes premières années était ma petite famille. C’est à 8 ans que je me suis un peu ouverte et socialisée, grâce à une maîtresse qui m’intéressait à la nature, à la faune, à la flore, aux amphibiens, aux rhododendrons ! Un prof de lycée m’a donné le goût du partage des idées après un collège vécu difficilement du fait d’un prof dur.
Ça m’a donné le désir d’aider les autres à acquérir plus de liberté, et à leur donner la parole, en considérant là où chacun en est.

Une étudiante : D’abord, mes parents m’ont offert l’occasion d’être éduquée. Cela me rend capable de penser par moi-même et de discerner le bien et le mal. Par ailleurs ils veulent que je sois une personne honnête et intègre qui ne mentira pas, ne volera pas et ne trompera personne en aucune manière. Ils souhaitent que j’aie des pensées et des actions justes. Même si personne ne me voit, je suis disposée à vivre selon ces normes et ces croyances.
En outre, j’espère que je serai une personne miséricordieuse qui puisse aider ceux qui en ont besoin. Enfin, mes parents exigent que je sois une personne indépendante capable d'affronter les difficultés avec courage.
Je transmettrai à mon tour toutes ces valeurs que mes parents m’ont données parce que c’est aussi ce qu’ils ont reçu eux-mêmes de leur propres parents.

Un autre étudiant : Mes parents m’ont appris à travailler longtemps et avec courage.
Ce que je veux transmettre : Donner le goût du voyage, surtout à Strasbourg, entre France et Allemagne !

VIETNAM
Un bel altruisme et des conseils pratiques

Un étudiant : Le plus important dans ma vie, c’est la famille, mon Seigneur, les pauvres, ma sœur.
Parce que le Seigneur me donne la vie. Je veux aider tous les gens et ma famille. Je suis né dans le monde et je suis heureux.

Une étudiante : Mes parents m'ont donné beaucoup d'amour, même quand, petite, je ne me conduisais pas bien. Je sais que, si cela ne va pas dans ma vie, je pourrai retourner chez eux.Ils m'ont toujours donné de bons conseils: comment m'occuper d'un enfant, comment choisir un bon mari (sic!) c'est à dire, selon les critères vietnamiens: qui n'habite pas loin de la maison de l'épouse, qui ne soit pas l'aîné de sa famille car il aurait des charges financières telles qu'offrir beaucoup de plats à sa famille à l'occasion des fêtes familiales (enterrements, naissances, anniversaires, mariages). Mes parents m'ont également appris tout ce qu'il faut savoir pour bien vivre en société, bonnes manières, usages, politesse, repas....
L'école, en plus des connaissances, m'a donné confiance en moi, notamment à travers l'aide qu'un professeur nous donnait après les cours.
A mes enfants, j'aimerais transmettre une bonne initiation à la vie quotidienne et tout l'amour que j'ai reçu de mes parents. J'aimerais aussi leur offrir l'écoute que ma mère, qui était sévère et me conseillait de ne pas me plaindre, ne m'a pas donnée. Je voudrais également leur donner l'éducation sexuelle que je n'ai pas eue.

Une étudiante : D’après moi, ce qui est le plus important c'est le soutien que mes parents m’ont donné et me donnent à tout moment.
De la plus petite à la plus grande décision, ils soutiennent et respectent ce que j'ai choisi. Ça me montre que je ne suis plus un enfant et que je dois prendre en charge les conséquences de mes propres choix, qu'ils soient bons ou mauvais. Lorsque je suis désemparée et que je ne sais pas comment me sortir d’une période difficile, ils me rassurent et m’encouragent. Et ils se réjouissent sincèrement de mes succès. Même si je suis à l’étranger, grâce à leur soutien, je ne me sens pas seule. Bien que la vie ne soit pas toujours rose, ils sont toujours avec moi, et cela me donne assez de confiance pour surmonter les difficultés et ne pas craindre de vivre des échecs.
L’autre chose qui me semble importante, c'est de témoigner en permanence de la gentillesse aux autres. Je sais que c’est une chose assez abstraite et à la fois difficile à définir, mais je trouve que cela manque dans la société moderne. Je voudrais que mes enfants sachent accepter et respecter les différences, qu'ils n'aient pas de préjugés et qu'ils ne jugent pas arbitrairement quelqu’un lorsqu’on ne connaît pas la vérité. J’espère que mes enfants garderont toujours un cœur pur et simple pour qu’ils puissent grandir avec bonté, en étant empathiques.

CAMBODGE
Un passé douloureux

Un étudiant : Je suis né à l'époque de la guerre des Khmers rouges mené par Pol Pôt. Cette guerre a été un génocide de plusieurs millions de personnes dont mon père. Cette guerre a eu aussi pour but de faire disparaître tous les savants et les gens éduqués de l'époque pour pouvoir mieux règner.
Malheureusement mon père qui était médecin fut victime de cette guerre. A ce moment-là, je suis devenu orphelin de père. Je n'ai jamais vu le visage de mon père, ni ne l’ai rencontré. C'est pour cette raison que j'ai grandi avec ma mère et ma sœur. A cause de ce régime ma mère a vécu un profond traumatisme psychologique après la perte du pilier familial qu'était son mari. Elle nous a transmis l'importance d'avoir des connaissances et de l'éducation. Même si nous n’avons pas eu de père ni d’héritage, ces connaissances et cette éducation nous ont aidés à vivre. Grace au savoir, on peut trouver des solutions aux problèmes que nous rencontrons. Je me rappelle cette phrase que ma mère nous répétait : « Un homme doit toujours être poli, gentil, reconnaissant et avoir de l'instruction et de l’éducation. » Je la remercie pour ces transmissions qui me touchent profondément.
Je souhaite à mon tour transmettre à mes enfants l'importance d'avoir des connaissances et de l’éducation. Car transmettre, c'est perpétuer la vie. C'est par la transmission que les sociétés peuvent changer. Si la transmission du savoir et l’éducations des jeunes générations se font bien, les hommes vivront mieux entre eux et en paix. Il est donc important d'apprendre et de s'instruire à tout âge. Voilà ce que j'aimerais transmettre à mes enfants
.

THAILANDE
Une étudiante : Le plus important dans ce que j’ai reçu de mes parents, c’est l’amour. Ils s’occupent toujours de moi. S'il m'arrive de faire de mauvaises choses, ils me disent que c'est « pardonnable ». Pour des éducateurs, je pense à la nécessité de la tolérance. Ils doivent comprendre que nous sommes des étudiants. Et pour nos relations avec les autres, le plus important, c'est l’amitié. Mes amis sont disponibles et me soutiennent quand je me décourage.
A mon tour, je désire transmettre aux autres la fraternité pour favoriser la paix. Je respecte la diversité des personnes. Je suis tolérante. Je m'efforce d'écouter les opinions des autres. J’écoute davantage, et je parle moins !

ITALIE
D'une étudiante doctorante : Il y a pour moi deux points parmi les plus importants que ma famille m'a transmis : l'amour pour la lecture et celui pour les voyages. Ils m’ont toujours dit qu'il faut faire des économies pour l'avenir - mes grands-parents ayant vécu la guerre savent bien ce qu'ils disent -, mais ils s'accordaient et m'accordent ces deux exceptions que sont les livres et les voyages.
Sortir de chez soi signifie se mettre en cause d'une certaine façon et voir que sa propre manière de vivre n'en est qu'une parmi d'autres : cela permet de relativiser le monde et notre petit coin. D'où la phrase fréquente de ma grand-mère : « Il est normal qu'il ne comprenne rien, il n'est jamais sorti de chez lui. Moi, je suis allée en Argentine et j'ai beaucoup lu...».
En ce qui me concerne, j'aimerais transmettre l'idée que chaque travail est important et qu'il faut le prendre en compte. Cette idée, qui dérive de la relativisation évoquée ci-dessus, me fait dire qu'il n'y a pas de métiers méprisables et que tout choix autre que le mien peut être respectable. J'avoue qu'il est facile d'exprimer ce point de vue de façon générale, mais il est beaucoup plus compliqué de faire comprendre que mon travail, le doctorat, est un vrai travail et que je ne vais plus "à l'école", comme plusieurs personnes me le disent encore. C'est difficile, mais j'espère y parvenir un jour...

ESPAGNE
Responsabilité, éducation et sport

D'un étudiant
: Mes parents m’ont appris à être poli et à être une bonne personne, comme eux, et à respecter les personnes plus âgées que moi. Ma mère m’a appris ce qu’est la confiance, parce qu’elle m’a toujours laissé libre de faire ce que je pense être bien. Cela m’a aidé à être responsable, à connaître le monde réel et à penser avec ma tête depuis mon enfance. De plus, j’ai appris de mes parents à être sociable et sympathique, ce qui permet de se faire de nouveaux amis plus facilement.
C’est ce que je veux enseigner : la confiance et l’autonomie, pour penser aux choses qui se passent dans le monde, former sa personnalité et prende ses propes décisions. D’ailleurs, je veux aussi que mes successeurs soient extravertis et surtout des personnes bonnes..

D'une étudiante : La chose la plus importante que j'ai reçue de mes parents a été l'éducation et le respect des autres. J'ai aussi reçu un goût pour le sport, y compris la natation, que j'ai toujours pratiquée, et un amour pour le soccer (le foot) et le plaisir de jouer au soccer avec mon père. J'ai aussi appris à cuisiner grâce à mes grands-parents et à acquérire la vertu de persévérance quand quelque chose ne va pas.
A mon tour, j'aimerais transmettre ce que mes parents m'ont appris : l'amitié, la constance dans chaque projet, le respect et l'éducation et la pratique du sport au quotidien. J'aimerais aussi transmettre ma passion du football autant que je l'ai moi-même.

D'une étudiante : J'ai appris de mes parents à affronter les difficultés. Parfois la vie change de manière inattendue,et il faut rester fort pour trouver un autre chemin. Mes parents m'ont appris qu’au final, il y a toujours des bienfaits au terme d’un apprentissage et sans doute une bonne solution pour tout. Il ne faut pas se décourager dans la poursuite de ses objectifs.
Je veux apprendre à ceux qui m'entourent à montrer du respect à l’égard de tous. Il est important de ne pas faire du mal aux autres. Respecter les gens qui nous entourent est très important. Nous sommes tous différents, mais cela doit être perçu comme un atout.
Le respect concerne aussi la planète et les animaux. On doit respecter la planète parce que c'est notre "chez nous", et toutes les générations doivent assumer cette responsabilité pour qu'il y ait un futur ensoleillé et digne pour les prochaines générations.

IRAN
Prendre la vie du bon côté

Un étudiant : De mes parents, j'ai appris à prendre la vie comme elle vient, sans se faire du souci plus que nécessaire. Mes amis ont toujours eu des problèmes avec leurs parents, par exemple pour revenir tard le soir.. Les miens étaient stricts, notamment avec mes études et celles de ma soeur, mais compréhensifs. Aussi, à l'école, si j'essayais de faire quelque chose sans avoir une bonne note, ce n'était pas grave, l'important était d'avoir essayé.
J'essaierai de transmettre cela à mes enfants : je pense qu'il n'est pas bon pour un parent de forcer son enfant à faire quelque chose. Quand les parents essaient de mieux comprendre leurs enfants, tout est beaucoup plus facile.
Il y a aussi quelque chose que je voudrais essayer de partager avec les autres, si je le peux : c'est lire des livres. Pour moi, les livres que nous lisons changent nos points de vue, nos comportements; ils nous aident à devenir de meilleurs humains.
Je me rappelle surtout ma rencontre avec un certain livre. Chaque année en mai a lieu une exposition de livres en Iran, une exposition immense. J'avais quinze ou seize ans, et c'était la première ou la deuxième édition. C'était la première fois que ma mère me laissait partir tout seul, et je n'avais jamais auparavant acheté de livres d'un éditeur. Je me rappelle la scène quand j'ai vu ce livre : il m'a attiré tout de suite, et j'ai voulu l'acheter. Ce livre intitulé "Le guerrier pacifique (Way of a Peaceful Warrior en anglais)" a changé ma vie. C'est l'histoire d'un jeune homme qui rencontre un vieil homme qui devient une sorte de guide pour lui. Je me suis reconnu dans la personnalité du jeune homme. Même quand il réussissait, il n'était pas heureux, mais son mentor lui apprend à prendre chaque jour de façon positive.

IRAK
Penser librement et donner l'exemple

Un étudiant : Mes parents m’ont transmis la force de la liberté. J’ai pris confiance en moi.
Ce que je veux transmettre : l'interdiction du portable à mes enfants !

Une étudiante : J’ai appris plein de choses de mes parents mais la chose la plus importante c’est de prendre soin de discuter avec nous et d’être honnêtes avec eux-mêmes s’il y a un grand problème.
A mon tour, je vais transmettre la même chose à mes enfants pour qu’ils restent dans une relation forte avec nous.

SYRIE

Une étudiante : Je pense que le plus important que j’ai reçu de mes parents, c’est une manière de penser, par exemple de donner mon opinion même en tant que fille.
Et bien sûr, je veux moi aussi continuer de cette manière.

ARMENIE
Un étudiant : Ce que j'ai appris : Aimer les enfants : ils deviennent des adultes qui savent aimer. Avoir l'esprit ouvert. Savoir aimer. Trouver le bonheur dans les choses simples. Partager avec les autres. Être libre.
Ce que je pense maintenant : Il ne faut pas éduquer les enfants avec les valeurs que nous n'avons pas. De toutes façons, ils grandissent en suivant notre exemple.

MADAGASCAR
Etre en relation et uni aux autres

Un étudiant : Mes parents m’ont appris à vivre avec les autres comme des frères.
Ce que je veux transmettre : Apprendre le respect des autres.

Une étudiante : Le plus important que j’ai reçu de mes parents, éducateurs, et autres, c’est le respect et l’amour des autres, de les considérer comme mes frères et sœurs. C’est aussi la possibilité de faire des études.
Ce que je désire transmettre à mon tour : La compréhension des autres, l’écoute et la patience.

Une étudiante : Mes parents m'ont transmis que l' union est très importante dans notre culture malgache - dans le sens d’être relié, uni avec les autres -.
Nous, leurs enfants, nous devons continuer à transmettre cette valeur et la respecter dans la vie quotidienne. Dans l'échange avec les autres, nous avons ce principe - tu me donnes quelque chose et après, c'est à moi de te donner, à toi qui m’a donné et aussi à tous les autres -. Cela reste jusqu'à maintenant très présent dans notre culture. Nous le vivons dans la vie quotidienne comme lors d’évènements essentiels de notre culture en particulier dans l’accompagnement des morts.

OUGANDA
Un étudiant : Je me souviens que quand j’étais jeune, mes parents m’emmenaient tous les dimanches à l’église avec mes frères et sœurs. C’était obligatoire, c’était une règle. Pour moi, c’était généralement une occasion pour bien m’habiller et jouer parce qu’il y avait beaucoup de jeux pour les enfants à notre église. A l’église, nous chantions des chants de louanges, nous apprenions et lisions la Bible, et nous jouions. Puis quand j’ai grandi, j’ai commencé à comprendre l’importance de Dieu, de la religion, de la pratique et de l’église dans la vie quotidienne. Ainsi, c’est grâce à ma foi en Dieu que j’ai de l’espoir, que j’ai réussi à vivre en paix avec d’autres, que j’ai choisi de faire de bonnes choses et non pas des mauvaises et que j’essaye de vivre sans péché. C’est maintenant que je suis reconnaissant à mes parents de m’avoir montré ce chemin.
Je voudrais transmettre la croyance en Dieu à mes enfants et à tous ceux que je rencontre parce que je crois que c’est le meilleur cadeau qui puisse être partagé.

COLOMBIE
D'un étudiant : Je crois que pour moi la chose la plus importante que mes parents m’ont transmise, c’est le respect. Pour moi c’est la base de la vie en communauté.
Ce que je voudrais transmettre à mon tour, c’est surtout le respect pour la planète.

BRESIL
Une étudiante : Considérer mes voisins comme des membres de ma famille. Rendre visite aux personnes malades, aux personnes âgées, aux prisonniers, etc.. En tant qu'enseignante, aller au delà du simple enseignement.
Je désire transmettre ces valeurs.

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