CHRONIQUE D'UN ACCOMPAGNATEUR DE THESE AU CPU

Yves accompagne des étudiants étrangers dans la préparation de leur thèse ou de leur mémoire.
Il poursuit sa chronique en s'intéressant cette fois-ci à la structuration et à la logique de la thèse
.

Douzième épisode

""CE N'EST PAS TRES LOGIQUE…""

L'accompagnateur : Votre texte n'est pas très logique…
L'étudiant : Que voulez-vous dire ?
L'accompagnateur : D'abord, on ne voit pas bien votre introduction.
L'étudiant : Mon premier chapitre fait pourtant 30 pages ! J'y parle de la littérature, du cadre théorique…
L'accompagnateur : Il faut distinguer le premier chapitre et l'introduction : il s'agit seulement de justifier le sujet, mais sans commencer à le traiter. La question de recherche, la méthodologie, c'est plus tard…
L'étudiant : D'accord… et quoi d'autre ?
L'accompagnateur : Votre texte n'est pas assez aéré. C'est un bloc difficile à lire. Découpez-le en paragraphes, chacun portant une idée. Jouez sur les passages à la ligne, pour aider le lecteur à suivre votre raisonnement.
L'étudiant : J'ai toujours écrit comme cela, dans mon pays, on fait comme cela…
L'accompagnateur : Ne dévoilez pas non plus vos résultats trop tôt…
L'étudiant : Je pensais qu'il fallait rapidement donner les résultats…
L'accompagnateur : Non, il faut maintenir le "suspense" : le sujet… les questions qu'on se pose… et vous dévoilez vos réponses ensuite…
L'étudiant : Oui… Mais y a-t-il un plan type ?
L'accompagnateur : On vous dit quelquefois qu'il y a "thèse-antithèse-synthèse" ou des choses comme cela. Non, mais il faut un certain ordre : d'abord pourquoi ce sujet ? Ensuite quelle est la question ? Puis : comment je vais y répondre ? Et ensuite : quelles sont mes réponses… On ne peut échapper à cela !
L'étudiant : D'accord.
L'accompagnateur : Il faut aussi bien structurer votre raisonnement : quels sont exactement vos arguments ? Et ensuite les mettre dans un certain ordre…
L'étudiant : Ah bon, il y a un ordre ?
L'accompagnateur : Oui, dans toute argumentation, on peut avoir intérêt à donner par exemple les arguments les plus faibles d'abord et ensuite asséner les plus forts…
L'étudiant : Oui, j'ai compris.
L'accompagnateur : Il faut aussi voir qu'il y a un lien logique entre vos idées : quelle est la relation entre telle idée et telle autre ? Telle idée n'est-elle pas la conséquence de telle autre ?
L'étudiant : C'est bien compliqué.

L'accompagnateur : Peut-être. On dit que les Français sont trop "cartésiens" (du philosophe Descartes). Mais n'oubliez pas que la plupart de vos professeurs (qui vont lire votre texte) pensent comme cela ! Et cela facilitera beaucoup leur lecture… et la compréhension de ce que vous leur racontez !
L'étudiant : Bon, je vais essayer.

A suivre… (Tout rapport entre ce dialogue avec la réalité serait… volontaire !).

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